L’éolien voit la région dans sa soupe

Louis Robert, directeur, développement énergies renouvelables pour Invenergy. Photo : Stéphanie Gendron.

Les entreprises éoliennes s’intéressent au Kamouraska et au Bas-Saint-Laurent en prévision des appels d’offres d’Hydro-Québec. Après Boralex qui a montré son intérêt, Invenergy Canada a présenté récemment son projet pour Pohénégamook—Picard—Saint-Antonin.

La présence forte de l’Alliance de l’Est (Municipalités du Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Montmagny, L’Islet) comme partenaire public bien établi y est pour beaucoup. L’acceptabilité sociale est en général forte et les lieux permettent aux entreprises de faire une proposition compétitive.

« On s’intéresse au Québec, car il y a beaucoup d’occasions. Il y a eu une accalmie dans les cinq ou six dernières, mais ça reprend. Il y a les appels d’offres en cours, il y en a à venir, Hydro-Québec a clairement indiqué que l’éolien était hyper intéressant », a dit Louis Robert, directeur développement énergies renouvelables pour Invenergy.

Invenergy déposera sa soumission en juillet, comme d’autres, avec un partenariat égalitaire avec l’Alliance de l’Est, ce qui donne des points pour être choisi. L’acceptabilité sociale doit être aussi être démontrée, d’où le pourquoi des séances d’informations tenues à Pohénégamook, Saint-Antonin et Saint-Alexandre-de-Kamouraska.

Le territoire visé cette fois par l’entreprise est la région de Pohénégamook, le territoire non organisé de Picard au Kamouraska, Saint-Honoré et Saint-Antonin. Des simulations ont été présentées aux citoyens qui se sont déplacés qui donnent une idée de la vue sur les éoliennes, par exemple, si on se positionne au lac Morin à Saint-Alexandre. On projette environ 80 éoliennes.

« Dans la région, il y a un potentiel éolien et les communautés via l’Alliance de l’Est sont bien encadrées. C’est pour ça qu’on s’y intéresse. On a travaillé dans le passé avec l’Alliance, on se connait et on a des succès ensemble (NDLR : pour des projets éoliens plus à l’est) », ajoute M. Robert.

La façon dont le parc serait réalisé respecte les érablières et les activités acéricoles potentielles, on tient compte des infrastructures de télécommunication du Mont-Bleu et de la période de la chasse. On pense aussi au récréotourisme avec par exemple un engagement de ne pas mettre d’éoliennes à moins de quatre kilomètres du lac Pohénégamook.

La réaction est à ce jour plutôt bonne, a pu constater M. Robert lors des portes ouvertes.

« On accueille des résidents, des entrepreneurs, des producteurs acéricoles, des intervenants récréotouristiques, des élus… C’est très diversifié et varié. Il y a vraiment un appui, les gens sont favorables. »

Si le projet est retenu, les travaux débuteraient en 2024 pour une mise en service en 2026. Plus ou moins 300 travailleurs pourraient être affectés à la construction et une quinzaine lors de l’exploitation. Les projets retenus par Hydro-Québec dans la province seront connus en décembre.

Invenergy est une société privée internationale qui développe, qui est propriétaire et qui opère des solutions énergétiques durables. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est un investisseur majeur d’Invenergy dans ses activités d’énergies renouvelables. Invenergy a développé 17 000 MW de projets éoliens dans le monde, dont cinq parcs éoliens totalisant 400 MW au Québec.

Territoire visé par le projet de parc éolien d’Invenergy.
Simulation visuelle au lac Morin de Saint-Alexandre.