Publicité

Les candidats s’affrontent sur les enjeux régionaux

Bernard Généreux, Diane Sénécal et Rémi Massé ont fait valoir leurs idées lors d’un débat à Rivière-du-Loup. Photo : Marc Larouche

Le conservateur Bernard Généreux, le libéral Rémi Massé et la bloquiste Diane Sénécal ont croisé le fer mardi à Rivière-du-Loup lors d’un débat organisé par la Chambre de commerce de la MRC de l’endroit. Axé sur les priorités locales et économiques, l’échange a permis aux électeurs de mieux cerner les positions des trois candidats dans Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata.

C’est avec les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis qu’on a ouvert l’exercice. « Le Bloc québécois demande qu’une délégation du Québec soit présente avec les personnes qui iront négocier avec les États-Unis », a lancé Diane Sénécal, défendant une stratégie d’autonomie et d’achats locaux.

Le libéral Rémi Massé a justifié son retour en politique par l’arrivée de Mark Carney, mais aussi de cette crise, promettant un fonds de réponse stratégique de 2 milliards $ et une diversification des marchés. « Depuis l’arrivée de M. Carney, on ne parle plus du Canada comme 51e État américain », a-t-il dit. « La porte-parole de la Maison-Blanche en parlait encore récemment. Avec les conservateurs, ça n’existera pas », a répliqué Bernard Généreux.

Le sort des travailleurs étrangers temporaires a aussi suscité des échanges vifs. M. Massé a annoncé son intention de hausser le plafond et de simplifier le processus, soulignant que « ce ne sont plus des travailleurs étrangers quand ils reviennent d’année en année ». Bernard Généreux a rappelé que « c’est le gouvernement de M. Massé qui a mis en place des mesures irresponsables à ce sujet ». Mme Sénécal a dénoncé une approche centralisée. « Les décisions ont été prises à Toronto, sans tenir compte de la réalité régionale. »

Le déménagement de la traverse à Cacouna a aussi alimenté le débat. Tous les acteurs socioéconomiques se sont positionnés pour qu’elle reste à Rivière-du-Loup.

Forêt et développement économique

En ce qui a trait à la forêt, Diane Sénécal a plaidé pour une charte du bois favorisant l’utilisation des ressources locales. Bernard Généreux a défendu le bilan conservateur en matière d’emplois forestiers, misant sur une future entente avec les États-Unis. M. Massé a quant à lui parlé de l’utilisation du fonds de relance de 2 milliards $ déjà prévu.

En matière de développement économique, les affrontements se sont intensifiés. « Comment M. Généreux peut-il s’occuper de son entreprise et être député à temps plein ? », a lancé M. Massé. Le conservateur a répliqué : « C’est ma fille qui gère. Moi, je mets mon expérience au service de la région, et je continue de faire mon travail de développement économique. » Mme Sénécal a quant à elle critiqué le chef conservateur, évoquant que le refus d’appuyer le tramway de Québec met en péril des contrats pour Alstom à La Pocatière. « On n’est pas contre le tramway, on a dit qu’on ne mettrait pas d’argent dedans », a répliqué le député conservateur.

Agriculture

Tous ont défendu la gestion de l’offre dans le secteur agricole. Interrogé par Le Placoteux au sujet de la paperasse qui étouffe les producteurs agricoles, le député sortant a mentionné qu’un gouvernement conservateur allait couper, à la bonne place. « Depuis les 10 dernières années, il s’est ajouté 100 000 fonctionnaires à Ottawa, et 20 000 différents titres de règlements auxquels les agriculteurs doivent se soumettre. Nous allons couper là-dedans de façon importante, mais par attrition. Personne ne sera mis dehors. »

Le débat s’est conclu sans véritable gagnant. Les échanges polis et cordiaux ont permis aux électeurs d’assister à un épisode de la campagne où les nuances idéologiques se sont manifestées autour des enjeux concrets du territoire.