Les dossiers chauds du comté

Mathieu Rivest et André Simard. Photos : Archives Le Placoteux

Deux dossiers ont retenu mon attention localement, dont celui du regroupement municipal au Kamouraska, et celui du Complexe culturel et sportif de Montmagny. Voici mon opinion sur les deux sujets.

La fusion

Trois municipalités sur sept, en l’occurrence Saint-Pacôme, Saint-Denis-De La Bouteillerie et Rivière-Ouelle, ont décidé de se retirer du processus de regroupement municipal pour la nouvelle ville de La Pocatière. Alors qu’il ne reste que La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth et Saint-Roch-des-Aulnaies dans le processus, plusieurs voix s’élèvent afin que dans certaines municipalités impliquées, il y ait la tenue d’un référendum.

C’est notamment le cas de Saint-Roch-des-Aulnaies, où 610 personnes — soit près de 75 % de la population habilitée à voter — ont signé une pétition pour l’obtention d’un tel exercice démocratique, ce qui a été accepté rapidement par le conseil.

« Nous avions convenu qu’une consultation populaire s’imposait, et avions fait rédiger la résolution qui a été déposée et acceptée au conseil du 20 août. Nous n’avons jamais été fermés à ce qu’on tienne un référendum. Nous avons simplement exprimé que le ministère nous avait répondu que la loi ne nous y obligeait pas. Ça a été mal interprété. Nous ne voulons pas mettre de l’énergie à combattre les gens qui veulent un référendum, mais plutôt à bâtir un projet intéressant dans un climat d’apaisement », a déclaré au Placoteux André Simard, maire de l’endroit.

Il est vrai que la loi n’oblige pas la tenue d’un référendum dans un projet de regroupement, mais lorsqu’une majorité de la population demande une telle consultation, ce qui est légitime compte tenu du changement que cela apportera aux citoyens impliqués, le référendum est nécessaire de sorte que le verdict populaire, soit le 50 % plus un, devra être respecté par les hautes instances de la municipalité, même si elles n’y sont pas obligées.

Vous pouvez par ailleurs compter sur l’éthique démocratique d’André Simard pour que le processus suive parfaitement son cours. M. Simard étant un ancien député de l’Assemblée nationale, et un démocrate respectueux des institutions du Québec et de la nation québécoise, les règles démocratiques seront sans l’ombre d’un doute respectées.

Le cas de Saint-Onésime

À Saint-Onésime-d’Ixworth, le conseil municipal n’est pas fermé à l’idée de la tenue d’un référendum sur la question, mais attend en contrepartie d’avoir toutes les données en main afin de prendre une décision éclairée. Cependant, le conseil a semblé se garder une porte de sortie advenant un vote serré, sans pour autant définir un pourcentage à cet effet.

« Évidemment que nous allons écouter le verdict populaire, mais si le vote est serré, ce sera au conseil de décider, comme le stipule la loi », a récemment déclaré le conseiller Patrick Lavoie sur la question.

À mon sens, il m’apparaît non démocratique et hasardeux d’interpréter un résultat, voire même de décider d’aller de l’avant avec le processus de regroupement si plus de la moitié de la population se prononce contre la fusion… Sommes-nous en démocratie ou nous ne le sommes pas?

« La démocratie est un rassemblement de gens en désaccord, dont les vues divergent, mais qui n’essaient pas d’imposer leurs vues aux autres », citation issue d’un discours entendu à l’université de Liège en janvier 2009, à laquelle j’adhère.

Le grand chelem de Mathieu Rivest

Le député de Côte-du-Sud, le caquiste Mathieu Rivest, a littéralement obtenu un grand chelem avec son coup de circuit concernant le Complexe culturel et sportif à Montmagny. Non seulement il a réussi le coup de maître d’aller chercher 54,5 M$ d’investissement de Québec pour un projet évalué à 77 M$, et ce, par trois programmes distincts, mais il s’est également positionné comme un leader régional capable de faire la différence pour la circonscription avec un des trois plus gros projets au Québec en termes d’infrastructures culturelles.

Bien entendu, les millions qui pleuvent dans l’ouest du comté ne plaisent pas nécessairement aux gens du secteur du Kamouraska, qui n’ont pas obtenu de Québec les 5 M$ manquants pour la réfection de la piscine du Cégep de La Pocatière. Ce sera d’ailleurs à notre député de trouver les solutions à ce problème, car comme je l’ai déjà dit, la politique est et demeure toujours une question de perception.

Mathieu Rivest a donc certes marqué des points avec le complexe, ce qui lui permet de s’enraciner davantage dans le comté, une position plus qu’importante dans les circonstances actuelles, puisqu’avec l’impopularité de sa formation politique à l’échelle nationale, la prochaine élection générale en 2026 est loin d’être gagnée pour lui. Force est de constater toutefois que notre député local a livré habilement et rapidement la marchandise dans un dossier complexe, pour ne pas faire de jeu de mots à la noix, ici… Rendons néanmoins à César ce qui appartient à César!

Je me souviens d’avoir déjà conseillé à Mathieu Rivest de se baser sur la manière de travailler qu’avait naguère l’ex-député Norbert Morin. Même si plusieurs électeurs ne se considéraient pas à l’époque comme étant des libéraux, ils votaient tout de même pour l’homme, puisque celui-ci avec son équipe livrait localement la marchandise.