Les gens invités à ne pas tondre leur pelouse en mai

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Afin de protéger les insectes pollinisateurs, les gens sont invités en mai à « laisser place à la spontanéité de la nature » et de renoncer… à tondre leur gazon.

C’est l’organisme Conservation de la nature Canada qui lance cet appel initié au Royaume-Uni et en plein essor au Canada. On demande aux gens de reporter la première tonte en laissant pousser les fleurs sur la pelouse, y compris les pissenlits, pour fournir une source de nectar et de pollen aux abeilles sauvages, aux papillons et aux autres insectes pollinisateurs. 

« Si on tond le gazon trop rapidement au printemps et qu’on rend ces pelouses-là stériles et sans fleurs, à un moment où il n’y a pas d’autres fleurs disponibles — les arbres n’étant pas encore en fleurs, les parterres fleuris n’étant pas encore plantés, les jardins n’étant pas encore disponibles — il n’y a pas beaucoup de sources pour ces pollinisateurs qui ont besoin de fleurs pour se nourrir », a dit Claude Drolet, porte-parole chez Conservation de la nature Canada.

Ces dernières années, un déclin massif de certaines populations de pollinisateurs a été constaté en raison des changements climatiques, de la perte d’habitat et de l’utilisation de pesticides.

Pourtant, de nombreux fruits que nous achetons ou que nous cultivons dans nos jardins, notamment les fraises, les pommes et les melons, ne pourraient pas pousser sans l’aide des pollinisateurs sauvages. 

Difficile toutefois de changer des habitudes ancrées chez les gens, à l’effet que la vision idéale de la pelouse parfaite en est une de gazon vert coupé de près. Ce n’est toutefois pas l’idéal au niveau de la biodiversité, précise-t-on.

Quelques suggestions sont toutefois proposées par l’organisme, s’il fallait absolument tondre la pelouse. Il est possible de le faire « par rotation » pour laisser du temps aux plantes à fleurs de pousser à certains endroits. Aussi, passer la tondeuse plus lentement aurait un impact positif.

« Ça permet aux grenouilles et aux insectes qui sont dans l’herbe de progressivement s’éloigner. S’il y a des bourdons ou des abeilles dans les fleurs et qu’on passe à la vitesse de l’éclair, ils n’auront pas le temps de s’en aller », conlut M. Drolet.