L’assemblée générale annuelle des Jardins du clocher (JDC) de Saint-Pacôme s’est tenue le 19 juin dernier devant une dizaine de citoyens intéressés par l’avenir de l’organisme et de l’église du village. Ils ont reçu un message mitigé, entre l’espoir en l’avenir et les difficultés du présent.
L’année 2023 a été difficile pour les Jardins du clocher. On se souviendra qu’au terme de 2022, faute de pouvoir utiliser les tours de production qui tardaient à être mises en service, il avait été décidé de mettre fin aux activités déficitaires de production horticole, pour les remettre à une entreprise indépendante qui deviendrait locataire des lieux, et de concentrer les activités des JDC sur le volet communautaire de sa mission. L’ensemble du personnel a été mis à pied entre décembre 2022 et janvier 2023.
Malheureusement pour l’organisme, les relations entre le locataire (INNO-3B) et le conseil d’administration se sont avérées houleuses, et beaucoup d’énergie a dû être consacrée à gérer cette situation. Plusieurs membres du conseil ont démissionné en cours d’année.
Néanmoins, quelques actions ont pu être réalisées, dont l’aménagement de deux salles d’eau et d’un local pour la Fabrique de Saint-Pacôme. On avait aussi prévu loger la bibliothèque municipale dans l’église, mais le projet ne sera pas concrétisé, et les locaux aménagés seront plutôt offerts en location.
Les JDC se sont aussi impliqués à la hauteur de 15 000 $ dans le projet de forêt nourricière en cours d’élaboration sur le terrain adjacent à l’église. Il faut comprendre que la subvention versée à JDC vise essentiellement à couvrir des dépenses en ressources humaines. Le montant aura donc servi à payer les salaires des consultantes et des architectes du projet.
États financiers à venir
Au moment de tenir l’assemblée générale, les états financiers vérifiés n’étaient pas encore disponibles — ils seront livrés le 4 juillet par la firme comptable. Un bilan maison a permis de présenter des revenus de 220 350 $, ce qui inclut une subvention de 170 375 $ du programme Climat municipalités et une contribution municipale de 15 000 $. On annonce aussi des dépenses de 148 582 $, essentiellement pour les salaires, les frais d’assurances et les dépenses d’énergie pour le chauffage et le fonctionnement des équipements.
Rappelons que les frais d’énergie sont couverts par le loyer payé par le locataire, qui produit en ce moment, pour une entreprise pharmaceutique, des végétaux utilisés dans la production de vaccins. Le bail de l’entreprise devrait être renouvelé au courant de l’été.
Projets 2024
Lorsque la dernière portion de la subvention sera versée, les projets pour l’année 2024 consistent à mettre en place la cuisine communautaire projetée, et à réaliser une exposition à partir de l’important legs constitué par la bibliothèque personnelle d’André Gagnon. « Cette bibliothèque était si imposante que son contenu sera partagé entre les JDC et la bibliothèque Mathilde-Massé de Saint-Pacôme », a précisé la présidente du conseil d’administration Francine Boucher.
On prévoit aussi organiser un spectacle musical à l’automne, et accueillir la Caravane de producteurs du Kamouraska et ses produits maraîchers. Les locaux sont par ailleurs toujours disponibles en location pour des événements privés ou publics. Nul ne peut dire cependant si ces activités seront suffisantes pour générer les revenus importants qui sont essentiels à la mission de préservation de l’église.
Beaucoup de questions
L’assemblée a entériné des modifications à la composition du conseil d’administration. Des sept sièges disponibles, cinq seront réservés à la communauté, un à un représentant de la Municipalité, et un dernier à un représentant de la Fabrique. On remarquera que l’entreprise INNO-3B ne sera plus représentée aux JDC, compte tenu de son statut de locataire qui la place en conflit d’intérêts avec les décisions à prendre.
Cette absence a soulevé de nombreuses questions du public. Le Placoteux a fait état dans le passé des conflits entre INNO-3B et les JDC, et plusieurs citoyens ont voulu en savoir plus. Le conseil n’a pas nié que l’atmosphère de travail s’est beaucoup améliorée depuis le départ de l’entreprise, mais a insisté sur l’importance de se tourner vers l’avenir, compte tenu de l’importance de l’enjeu : assurer le maintien et l’entretien de l’édifice patrimonial.
Au terme de l’assemblée, cinq postes ont été pourvus au conseil d’administration. À Francine Boucher, Sarto Dubé, et Chantal Boily se sont ajoutées Marie-Andrée Fortin, recrutée peu avant le 19 juin, et Claire Gagnon, dont l’expérience du milieu agroalimentaire et de l’action communautaire sera précieuse à l’organisme. « Il y a un engouement pour l’artisanat et la production locale partout au Québec, et en particulier au Kamouraska. L’église est un endroit très intéressant pour accueillir ce genre d’activités », a souligné Mme Gagnon.
La rencontre a été suivie d’une motion de félicitations pour l’implication des membres du conseil, et de plusieurs discussions souvent passionnées démontrant un désir affirmé de trouver enfin un créneau porteur pour les Jardins du clocher. Si l’organisme en encore du pain sur la planche, il semble pouvoir compter sur l’appui de la population, pour qui l’église est un toujours un bâtiment historique et communautaire précieux.