L’ITAQ, Campus de La Pocatière se consacre depuis trois ans à la culture de pleurote en milieu fermé. Ce projet de recherche inusité est mené par la professeure Anne-Marie Maltais conjointement avec les étudiants en Technologie de la production horticole agroenvironnementale.
De couleurs roses, jaunes ou bleues, les pleurotes sont des champignons relativement diversifiés, mais mal-aimés contrairement aux champignons de Paris que l’on retrouve en quantité industrielle sur les étalages de nos épiceries. Sa conservation plus limitée expliquerait cet état de fait.
Le nombre restreint de recherches effectuées jusqu’à présent sur la culture des champignons de spécialités en milieu fermé et l’engouement qu’ils suscitent auprès des consommateurs ont convaincu Anne-Marie Maltais de conduire un projet de recherche de ce type avec ses étudiants. Si le choix s’est arrêté précisément sur le pleurote, c’est parce que ce champignon présente son lot de défis.
« Ça prend un milieu de croissance spécifique. Ce n’est pas aussi simple que les champignons de Paris », indique l’enseignante. Trouver les conditions optimales pour la culture de ce champignon en milieu fermé a donc été le principal objectif qu’elle a poursuivi avec une quinzaine d’étudiants impliqués de près dans le projet, au cours des trois dernières années.
Différents éléments ont donc été testés. D’une part, les contenants, comme les chaudières et les sacs. Ces derniers ont d’ailleurs démontré de meilleurs rendements. Un nombre précis d’ouvertures dans ces sacs ont entre autres permis d’avoir des résultats supérieurs lorsque ceux-ci se limitaient à huit trous par kilogrammes de substrats utilisés plutôt qu’à 16 trous à quantité égale.
Concernant ces fameux substrats, plusieurs ont également été analysés afin de vérifier leur influence sur la croissance et le développement des pleurotes. Un d’entre eux, le marc de café (résidu de grains infusés), a finalement eu que peu d’impact sur la production.
« Le goût du champignon n’est pas quelque chose qu’on a cherché à valider, selon les différents types de production que nous avons testés. Pour nous, il s’agit d’une valeur très subjective et peu scientifique », a précisé l’enseignante.
La qualité des pleurotes a donc plutôt été évaluée selon des critères plus globaux : longueur des pieds et du chapeau, nombre de chapeaux par tale, présence de sécheresse dans le pourtour du chapeau ou non, coloration, poids par tale, etc. Ces qualités des champignons se sont d’ailleurs vues optimisées, en plus d’offrir un rendement supérieur, lorsqu’un dispositif de brumisation apportant de la vapeur d’eau dans l’air de façon continuelle était au rendez-vous.
La suite
Anciennement dans les serres de l’ITAQ à La Pocatière, le projet de recherche d’Anne-Marie Maltais s’est déplacé cette année dans le sous-sol du bâtiment principal, au sein d’une pièce rebaptisée la champignonnière qui agissait par le passé comme entrepôt d’équipements. La drêche de microbrasserie, ce résidu d’orge cuite qui reste dans la cuve après la cuisson de la bière et le soutirage du moût, est ajoutée cette année dans le substrat afin d’en vérifier les impacts sur la production des pleurotes. Les résultats de cette nouvelle recherche seront communiqués ultérieurement au courant de l’année.