Lettre ouverte à l’intention du député de Côte-du-Sud

M. Morin, à titre de citoyen de Côte-du-Sud, je tiens à vous partager mon constat de votre mandat. Soyons francs, vos trois dernières années à titre de représentant de notre comté ont été des plus décevantes. Vous êtes absents des dossiers de l’actualité, votre travail parlementaire est plutôt moyen et surtout, vous délaissez les citoyens du Kamouraska et de L’Islet.

En premier lieu, un député est quelqu’un qui se doit de représenter sa circonscription, en défendre les intérêts et surtout prendre position sur les enjeux qui touchent ses citoyens. À ce titre, vos actions laissent à désirer. Où étiez-vous pour défendre nos agriculteurs et nos travailleurs de la forêt lorsque le président américain a menacé de sanctions nos entreprises? Que faisiez-vous lors des débats populaires sur le passage d’Énergie Est, cet oléoduc qui doit traverser impunément notre territoire et exposer nos cours d’eau à un risque de déversement? Que faisiez-vous pour aider les travailleurs de La Pocatière, pour qui la fermeture de Bombardier est comme une épée de Damoclès? Avez-vous contribué à diversifier l’économie régionale ou à appuyer des initiatives locales? On ne vous a guère entendu sur ces enjeux criants d’actualité.

Peut-être étiez-vous en train de siéger à Québec? Étrangement, on ne vous entend jamais à l’Assemblée nationale. Le seul projet loi que vous avez présenté à titre de député de Côte-du-Sud concerne la vente d’un immeuble de Chaudière-Appalaches. Votre dernier point de presse remonte à 2011 et vous n’y avez même pas pris la parole. Vous y faisiez office de figurant. Quand vous êtes-vous levé pour défendre les dossiers chauds du comté? Quand êtes-vous intervenu auprès des ministères pour réclamer des investissements dans notre coin de pays? Vos interventions se résument à dire que les choses vont faire leur chemin et qu’on verra les solutions que le gouvernement va proposer.

Enfin, même vos priorités sont décevantes. À chacune de vos déclarations, on sent un manque flagrant d’ambitions pour notre comté. Votre absence se fait sentir auprès des municipalités et des organismes de la région. Vous vous dites ouvert aux propositions des citoyens, mais incapable d’en mettre vous-même de l’avant. Au même moment, élue depuis quelques mois à peine, la plus jeune députée de l’Assemblée nationale, Catherine Fournier, organise des assemblées de citoyens, va à leur rencontre et interpelle activement le gouvernement sur des dossiers concrets. Vous, M. Morin, qu’avez-vous fait ces dernières années mis à part d’appuyer en silence les mesures du gouvernement? Êtes-vous vraiment un représentant des citoyens ou un simple porte-parole de Québec? Votre mandat, c’est l’attentisme comme idéologie politique.

En terminant, M. le député, je tiens quand même à vous lever mon chapeau. Vous avez eu le courage de mettre votre tête sur une affiche et de vous présenter aux élections. Mais, vos prédécesseurs dans Kamouraska—Témiscouata, MM. Claude Béchard et André Simard nous ont habitués à avoir des députés énergiques, engagés auprès des communautés et qui n’avaient pas peur de prendre position sur les enjeux du Québec et de la région. À un an de la fin de votre mandat, je vous invite à faire le bilan de vos années en politique. Ayez la décence de tirer votre révérence et de laisser la place à un candidat qui a plus d’ambitions, de volonté et d’énergie à mettre au service de ses concitoyens.

Maxime Ouellet, Sainte-Hélène-de-Kamouraska