Lieu de mémoire, le moulin Paradis à Kamouraska

Le moulin Paradis à Kamouraska, lors d’une inondation, photo non datée. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

Les moulins à eau et à farine font partie du paysage de la Côte-du-Sud depuis l’ouverture des seigneuries. Mais après l’abolition du régime seigneurial, les marchands y voient une opportunité pour le commerce.

C’est le cas d’Édouard Pelletier qui est aussi navigateur et gardien de phare à Saint-Roch-des-Aulnaies. Celui-ci fait l’acquisition en 1860 d’un moulin construit en bordure de la rivière Kamouraska au sud du village. Il embauche le charpentier Marcel Lebret dit Saint-Amant pour faire certains travaux qui comprennent la construction d’une dalle.

En raison de la crue printanière en 1862, Édouard est obligé de refaire la dalle et de rénover une partie de la bâtisse. Il demande alors au marchand général de Kamouraska Louis Miller d’entreprendre ces travaux. Les coûts pour la réparation sont onéreux. Malgré sa bonne volonté, Édouard doit renoncer à son moulin, car il est fortement endetté. La propriété sera donc mise aux enchères en 1867.

Dans les années suivantes, elle passe entre différentes mains. Le ferblantier de Kamouraska Ignace Michaud l’achète en 1873. Celui-ci aurait fait construire la petite forge que l’on voit encore sur le site aujourd’hui. En 1878, coup de théâtre, Edouard Mercier redevient propriétaire de l’ensemble à la suite d’un jugement de la Cour supérieure de Kamouraska. Il le conserve jusqu’en 1889. Cette année-là, le meunier de Saint-Aubert Cyprien Bélanger en fait l’acquisition. Le moulin passe aux mains de Léon Chouinard en 1891 et de Jean-Baptiste et Alphonse Paradis en 1895. Deux ans plus tard, devenant le seul propriétaire, Jean-Baptiste s’installe dans l’est de la bâtisse avec sa famille. Cette famille possèdera le moulin durant trois générations. Malgré les crues printanières entrainant l’inondation et des bris, le moulin Paradis est toujours debout.

Cité site patrimonial en 2012, le moulin Paradis et sa forge possèdent une grande valeur historique, architecturale et ethnologique. Il est devenu propriété du Musée régional de Kamouraska.