À n’en point douter, l’église de Saint-Jean-Port-Joli fait partie des richesses patrimoniales de la Côte-du-Sud.
La construction de cette église s’est imposée dans les années 1750, car la petite chapelle que l’on trouvait dans la mission créée en 1681 ne répondait plus aux besoins des habitants. Bien que la paroisse ait été érigée en 1721, on ne s’explique pas pourquoi il a fallu une bonne cinquantaine d’années pour entreprendre des travaux. En 1756, le seigneur Ignace Aubert de Gaspé cède un terrain pour l’érection d’une église. En 1771, les marguilliers s’entendent pour une structure de 70 pieds de longueur sur 40 pieds de largeur. Après bien des discussions avec l’évêque, celle-ci est érigée entre 1779 et 1781 et comprend deux chapelles latérales. Avec les années, elle subit certaines transformations. En 1815, la nef est prolongée vers l’avant ce qui entraîne la reconstruction de la façade. En 1861, d’autres travaux vont changer l’extérieur du temple par la présence notamment de larmiers et d’une corniche cintrée au bas de la toiture.
L’église de Saint-Jean-Port-Joli est un joyau patrimonial en raison de son décor intérieur réalisé entre 1794 et 1797 par Jean (1726-1805) et Pierre-Florent Baillairgé (1761-1812). On doit la voûte de la nef au sculpteur montréalais Chrysostome Perrault (1793-1829), les galeries à l’architecte-sculpteur Amable Charron (1785-1844) et le tabernacle du maître autel à Pierre-Noël Levasseur (1690-1770). Cette pièce du mobilier liturgique proviendrait de la première chapelle de Saint-Jean-Port-Joli.
Plusieurs œuvres d’art se retrouvent à l’intérieur du temple. On y trouve trois tableaux exécutés vers 1799 par le peintre Louis Dulongpré (1759-1843) au-dessus du maître autel et dans les chapelles latérales. Enfin, le statuaire comprend des sculptures de Médard Bourgault (1897-1967) et de son frère Jean-Julien (1910-1996).
L’église de Saint-Jean-Port-Joli est exceptionnelle puisque l’on y découvre le banc seigneurial de la famille Aubert de Gaspé. Cette pièce de mobilier symbolise les prérogatives du seigneur. Mais cela est une autre histoire qui sera traitée dans notre prochaine chronique.