Le voyageur qui arrive pour la première fois dans la région de Kamouraska ne peut rester indifférent devant ces collines isolées qui transforment le paysage de la plaine fertile. On les appelle cabourons depuis longtemps.
Les cabourons du Kamouraska se profilent de La Pocatière jusqu’à Saint-André tel un chapelet. Leur histoire est particulière et leur toponymiae, étonnante. On y retrouve entre autres les montagnes l’Embarras, à l’Ours et Mississippi. Certaines ont marqué l’imaginaire. Se situant à Saint-Pascal, la montagne Pointue, appelée ainsi en 1826, prend le nom de montagne à Coton en 1871 pour rappeler Johnny Lainé, un ermite qui dans les années 1850 y a vécu en solitaire.
À La Pocatière, la montagne du collège possède aussi une histoire reliée à ses sentiers plus que centenaires et à sa grotte des Fées. Certains monadnocks de cette municipalité portent les noms de leurs propriétaires. La montagne de Jean Gosselin, par exemple, prend le nom de Thiboutot après son acquisition par Pierre Thiboutot en 1786.
Formée surtout de quartzite, ces masses rocheuses appelées aussi monadnocks culminent à environ 300 pieds par rapport au niveau de la mer. Elles ont résisté au passage du glacier et formé un paysage spectaculaire après le retrait de la mer de Goldwaith. L’utilisation du mot monadnock pour désigner une montagne lisse dériverait du nom menonadenak donné par les Abénaquis à une montagne du New Hampshire et peut-être du mot menadena signifiant montagne isolée.
Les cabourons du Bas-Saint-Laurent piquent la curiosité des scientifiques depuis longtemps. À commencer par le frère Marie-Victorin qui y débusque des espèces rares de lichens en 1912. La même année, le géologue John A. Dresser réalise une cartographie géologique de ces collines. À noter que plusieurs d’entre elles sont accessibles pour la randonnée pédestre. Le circuit du cabouron de Saint-Germain est incontournable avec ses 8,5 kilomètres de sentier en boucle.