Lieu de mémoire, les îles de Kamouraska

La Grande Île, vers 1940. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

 

Au bout du quai de Kamouraska, le paysage est à couper le souffle. À marée haute, on aperçoit l’île aux Corneilles. Elle n’est point la seule puisqu’au nord, cinq autres petites îles se profilent en face des rives marécageuses de la municipalité.

Les îles de Kamouraska possèdent une histoire étonnante liée à la pêche et à la navigation. Appartenant au gouvernement fédéral, aujourd’hui, l’île Brûlée, l’île Providence et la Grande Île font partie de la Réserve nationale de faune de l’Estuaire depuis 1986. L’île aux Corneilles et l’île aux Patins sont des propriétés privées.

« Les isles de Camourasca » comme on les appelait sous le Régime français ont permis très tôt aux habitants d’exploiter la pêche aux marsouins (bélugas). En 1728, des filets pour prendre le poisson reliaient trois de ses îles à la terre ferme. Une hypothèse veut qu’au XVIIIe siècle des marchands de Bayonne aient exploité la pêche à la baleine à proximité.

La pêche à fascines, avec ses installations fixes se terminant par un enclos pour capturer le poisson, est pratiquée depuis le début du Régime français. Dans les îles de Kamouraska, elle permettait de prendre le hareng, l’esturgeon, le saumon et la sardine. En 1907, Flavius Ouellet a été le dernier à utiliser des fascines à l’île aux Patins.

L’île Brûlée et la grande île ont par ailleurs servi aux communications et à l’aide à la navigation. En 1809, le capitaine de milice de Kamouraska fait construire un télégraphe sur l’île brûlée à la demande des autorités militaires. La Grande îÎe accueille un phare dès 1862. Construit selon les plans de Louis Déry de Québec, ce phare a été sous la responsabilité de neuf gardiens. Le dernier fut Auguste Langelier.

Pour en savoir plus sur l’histoire de ce petit archipel, on consultera avec profit le livre de Pierre Giard, Les îles de Kamouraska, publié à la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud.