Lieux de mémoire, les hameaux du Kamouraska

Le village de Rivière Manie près de Saint-Bruno vers 1930. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

Sur la Côte-du-Sud, plusieurs hameaux naissent à la croisée des chemins et le long des chemins de fer. Ces petits noyaux de peuplement ont marqué à leur manière l’histoire de la région.

Le hameau annonce souvent la création d’un village ou d’une paroisse. Mais ce n’est pas toujours le cas. Certains bénéficient de l’amélioration des communications maritimes et de l’accès au fleuve. On peut penser aux hameaux pointe de Rivière Ouelle et pointe aux Orignaux. Ce dernier s’est particulièrement développé dans la seconde moitié du XIXe siècle en raison de la présence du quai, de la navigation et d’une aire de villégiature. L’Hôtel Laurentide construit en 1853 domine le paysage de ce secteur patrimonial.

Le chemin de fer du Transcontinental et les chantiers forestiers favorisent également la naissance des hameaux. Dans les années 1890, un tel chantier et un centre de peuplement prennent forme au lac de l’Est. On a longtemps utilisé le toponyme Eatonville pour désigner ce site, mais avec la croissance de la villégiature, c’est le nom Lac de l’Est qui s’est imposé dans le langage courant.

Dans le haut du comté de Kamouraska dans les années suivantes, les hameaux Lefebvre, Holliday, Bretagne, Est-Lake, Eatonville, Rivière Manie, Lippée, Picard et Pelletier s’échelonnent le long du tronçon Monk, construit entre 1907 et 1914. Ayant chacun une petite gare, ils bénéficient de l’industrie forestière et du transport ferroviaire. Mais ils disparaitront graduellement avec la diminution de l’industrie forestière.

Par ailleurs, on espérait beaucoup du hameau Picard établi au nord de Saint-Athanase à proximité de la rivière Fourchue. En 1925, on projetait d’y fonder un village avec la gare du Transcontinental au centre et ouvrir quatre rues. Qu’est devenu ce hameau ? Le plus célèbre de ces hameaux est sans doute celui de Rivière Manie. Se situant à proximité du Transcontinental sur le territoire de Saint-Bruno, celui-ci est devenu un village forestier au début des années 1920.