Logements communautaires : Accueil tiède des nouveaux investissements

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La fédération des OSBL d’Habitation du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles (FOHBGI) n’est pas impressionnée par les nouveaux investissements annoncés dans le domaine des logements sociaux et communautaires au Québec.

Quelques zones d’ombre, pas d’annonce dans Côte-du-Sud, pas assez d’argent… le président de ce regroupement Gervais Darisse reste sur son appétit.

« 250 M$, 300 M$, c’est une goutte d’eau dans l’océan, d’autant plus que le programme a ouvert autour de la mi-mars et a été fermé le 5 mai. Tout le budget a été utilisé. Ce ne sont pas des projets qui sont nés au printemps 2022, c’est des projets qui traînaient depuis trois, quatre, cinq ou six ans », a dit Gervais Darisse.

Selon ses estimations, il en coûte 200 000 $ par logement. L’aide de Québec aux coops ou OBNL pour en construire serait d’environ 60 000 $ par porte, ce qui n’est pas suffisant. Les organismes doivent faire des collectes de fonds et assumer l’emprunt.

Dans le Bas-Saint-Laurent, les récentes annonces ont permis de soutenir trois projets. Ceux-ci sont situés dans les régions de Rimouski, la Mitis et à New Richmond. Rien dans le KRTB et Côte-du-Sud, déplore M. Darisse.

« Il ne se passe à peu près rien dans le logement communautaire. Du temps de Claude Béchard (NDLR : député-ministre décédé en 2010, actif au début des années 2000), on sortait 4000 à 5000 logements par année dans le logement communautaire. Ça fait depuis 2017 qu’on est en dessous de 1000 logements par année et c’est là qu’on en aurait besoin », ajoute-il.

La fédération salue évidemment l’initiative du gouvernement d’investir dans le logement social et communautaire, même si elle ne sait guère à ce jour la part des subventions allant au privé et celles allant au logement communautaire.

Aussi, sans investissements supplémentaires les projets ne pourront voir le jour et assurer des logements dits « abordables ». Par abordable, on parle d’environ 580 $ pour un 4 et demi à Saint-André, à titre d’exemple.

Supplément au loyer

Rappelons qu’il existe et se construit des immeubles à logements privés dont les coûts sont plus élevés que le concept « abordable » en question. Le gouvernement a annoncé des augmentations de 70 % du supplément au loyer avec des montants pouvant aller jusqu’à 170 $ par mois. La fédération ne comprend pas cette annonce étant donné que le supplément au loyer est basé sur les revenus de la personne et concerne un nombre ciblé de logements par organisme.

« C’est fait pour que l’entreprise privée fasse de l’argent. Je n’ai rien contre l’entreprise privée, mais les coops d’habitation, ça ne fait pas mourir personne et les OSBL non plus », conclut Gervais Darisse, qui ajoute que la fédération a récupéré cinq projets au Témiscouata qui étaient de type OSBL, dont elle assumera la gestion. Les projets auraient pu aller au secteur privé, mais la fédération les a repris pour maintenir les niveaux de loyers abordables. Comme OSBL, ils ont accès aux programmes pour réduire les loyers.