L’oie blanche présente plus longtemps sur le territoire

Oie des neiges à la réserve nationale de faune du cap Tourmente. Photo : Gilbert Bochenek, Wikipédia

Chaque année, la grande oie des neiges, communément appelée l’oie blanche, parcourt près de 8000 km lors de sa migration entre ses sites d’hivernage sur la côte Est des États-Unis et ses aires de nidification dans l’Arctique canadien. La région de la Côte-du-Sud constitue une halte essentielle au printemps (mi-avril à mi-mai) et à l’automne (septembre-octobre), où les oies refont leurs réserves d’énergie. Cette année, l’oiseau est resté plus longtemps dans la région avant de partir sur la côte Est. Le Placoteux s’est interrogé sur le sujet.

Contactée par le journal, Josée Lefebvre, biologiste aux oies de l’Arctique pour le Service canadien de la faune, de l’Environnement et des changements climatiques a affirmé que cette situation n’était aucunement problématique.

« En automne, les oies se préparent au trajet inverse vers leurs sites d’hivernage. Elles accumulent ainsi des réserves de graisse pour affronter les conditions plus froides et le long voyage. Ce besoin d’énergie les pousse à rester plus longtemps dans une région offrant un environnement riche et adapté. Cette année, puisque la neige a tardé à tomber, et que la température est demeurée clémente plus longtemps, les oies avaient encore la possibilité de se nourrir à même les sols de votre région », explique-t-elle au Placoteux lors d’un entretien téléphonique.

À l’automne, les oies des neiges quittent leurs aires de reproduction dans l’Arctique dès que le gel s’installe sur le sol et les étangs, généralement au début de septembre. Lors de la première étape de leur migration, elles parcourent plus de 1000 km jusqu’à la péninsule d’Ungava, au nord du Québec. Là, elles se regroupent et explorent différents sites pendant quelques jours, avant de poursuivre leur périple.

La deuxième étape les conduit vers le fleuve Saint-Laurent, qu’elles atteignent après avoir survolé la forêt boréale sur une distance de plus de 1000 km. Environ 80 % des oies s’y arrêtent entre le 5 et le 20 octobre, pour reconstituer leurs réserves d’énergie en vue du dernier segment de leur migration. Début novembre, elles reprennent leur vol vers leurs aires d’hivernage aux États-Unis. Celles qui ne s’arrêtent pas au Saint-Laurent continuent directement vers la côte atlantique.

La migration printanière débute quant à elle en mars, avec les premières oies atteignant la région du fleuve Saint-Laurent avant la première semaine d’avril. Les dernières entament leur ultime étape vers le nord avant le 25 mai. Toute la population, estimée entre 700 000 et 800 000 individus, se concentre dans quelques sites spécifiques, rendant cette migration particulièrement spectaculaire.

Début avril, on peut observer des regroupements impressionnants de plus de 500 000 grandes oies des neiges à Baie-du-Febvre, sur la rive sud du lac Saint-Pierre, entre Montréal et Trois-Rivières. D’autres rassemblements massifs se produisent également au Cap-Tourmente, à environ 60 kilomètres de Québec, entre le 25 avril et le 20 mai et également en Côte-du-Sud.