Le Directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent a publié le mardi 18 octobre un rapport des 12 dernières années sur les maladies qui doivent être déclarées, et sur lesquelles la Santé publique doit se pencher pour les éviter.
Au total, 8000 cas de maladies à déclaration obligatoire ont été rapportés en 12 ans, ce qui ne comprend pas la COVID-19. 60 % de ces maladies sont des infections transmissibles sexuellement. « Ce sont des infections très présentes, il y a une progression année après année. Ces infections ont des conséquences à long terme chez les gens. On doit intervenir », a dit le directeur de la santé publique Sylvain Leduc, ajoutant au passage que le seul ralentissement est survenu au plus fort de la pandémie, probablement en raison du confinement.
Les façons de faire pour joindre les plus jeunes et les amener à se faire dépister doivent continuer d’évoluer, a-t-on précisé, ainsi que l’accès aux cliniques.
Par ailleurs, on compte aussi des maladies évitables par la vaccination dans ce bilan. Celle qui circule le plus est la coqueluche, la dernière éclosion remontant à 2017 alors qu’on s’attend à la circulation de la maladie aux cinq à six ans. Celle qu’on redoute le plus est la rougeole, mais elle n’a à peu près pas circulé dans la dernière décennie.
« On a encore d’excellentes couvertures vaccinales [NDLR chez les jeunes enfants]. On a à peu près le même nombre de personnes qui vont se faire vacciner, mais il y a un léger retard dans le calendrier en raison de la pandémie. Il faut surveiller cela de près », a dit le Dr Leduc.
Au registre des bonnes nouvelles, notons qu’il n’y a pas d’augmentation du nombre de cas de salmonelle, ce qui démontrerait que les gens font attention lorsqu’ils manipulent leur nourriture.
La Santé publique dit avoir beaucoup appris des 12 dernières années, mais regarde désormais vers l’avenir. Les perturbations liées aux changements climatiques peuvent mener à l’apparition de maladies habituellement réservées au sud du territoire, comme les États-Unis. On peut penser à la maladie de Lyme, qui se rapproche d’année en année.
« Les déclarations sont plutôt rares dans le Bas-Saint-Laurent, et jusqu’à présent l’acquisition a été faite au-delà du territoire bas-laurentien. Mais les projections climatiques nous amènent à penser que ça pourrait arriver au courant des prochaines années», a souligné Dre Joane Aubé-Maurice, adjointe médicale au Directeur de la Santé publique.
COVID-19
La COVID-19 s’est aussi invitée en 2020 dans ce rapport. De 2020 à 2021 (31 décembre 2021), on a comptabilisé 8000 cas, mais les statistiques à cet effet ne seront pas du prochain rapport. Fait intéressant à noter, 34 % des personnes hospitalisées en raison de la COVID lors de la troisième vague allaient aux soins intensifs. Aujourd’hui, à l’aube d’une huitième vague, 8 % des personnes hospitalisées vont aux soins intensifs.