La députée de Côte-du-Sud et candidate pour la CAQ a annoncé lundi après-midi qu’elle retirait sa candidature, pour éviter d’être une source de distraction pour son parti. Avouant avoir peut-être été «malhabile», elle a adressé des excuses. Elle a aussi affirmé que les plaintes de harcèlement psychologique étaient non fondées.
La politicienne a défrayé la manchette pour les mauvaises raisons à plusieurs reprises depuis 2020. Des employés de son bureau ont quitté après avoir indiqué être harcelés et victimes d’un climat toxique. Des plaintes ont été déposées.
Marie-Eve Proulx avait d’ailleurs perdu son ministère au Développement économique régional. Elle était simple députée jusqu’à ce jour.
Elle s’est présentée à la presse lundi après-midi «pour donner sa version des faits concernant les allégations qui circulent», a-t-elle lancé d’entrée de jeu.
En préambule, elle a rappelé qu’elle avait une importante tâche de travail dès le début de son mandat en 2018. «J’avais tellement de volonté et j’étais tellement gonflée à bloc que j’étais prête à tout donner. Ça prenait une bonne équipe. Je l’avoue honnêtement ça n’a pas été facile de trouver les bonnes personnes pour m’accompagner. J’avais une tâche colossale», a dit Marie-Eve Proulx.
L’Assemblée nationale a ensuite réalisé deux enquêtes approfondies à son sujet, a-t-elle indiqué, brandissant les rapports entre ses mains. «À la suite de ces deux processus, l’enquêteur indépendant a conclu que les deux plaintes de harcèlement psychologique étaient non fondées. Pendant le processus d’enquête qui devait être supposément confidentiel, tout a été médiatisé», a-t-elle déploré. Une entente hors-cour a été conclue au niveau du tribunal administratif du travail et l’autre est en cours à la CNESST.
«Malgré cela, malgré la douleur occasionnée, j’ai choisi de rester par conviction, car je crois en ma région. Je n’ai jamais baissé les bras, j’ai juste cherché à comprendre ce qui m’arrivait», a ajouté Mme Proulx, précisant qu’elle avait entrepris des démarches avec un psychologue.
«Je suis une personne dévouée et ambitieuse pour le Québec. Il m’est peut-être arrivée d’être malhabile en début de mandat. Si j’ai blessé qui que ce soit, je suis désolée et c’était complètement involontaire», a-t-elle assuré.
Selon elle, de ramener ces allégations en pré-campagne électorale représente de la diffamation, des règlements de compte. «Sachez que j’en aurais beaucoup à dire mais je ne me rabaisserai pas au niveau de mes détracteurs», a dit Marie-Eve Proulx. Elle pense à entreprendre des démarches légales à cet effet.
«Je fais de la politique pour défendre des idéaux, non pas pour défendre ma réputation. Toutes ces histoires commencent à miner mon moral. De fausses accusations comme je subis depuis trois ans c’est lourd», a-t-elle dit, en retenant ses larmes. Elle a répété plusieurs fois qu’elle était désolée auprès des gens envers qui elle aurait été malhabile, mais qu’il ne s’agissait pas de harcèlement.