Mathieu Rivest : 100 premiers jours à apprivoiser le rôle de député

Mathieu Rivest dans le hall d’entrée de l’édifice Claude-Béchard à Saint-Pascal. Photo : Maxime Paradis

Rencontres, vie parlementaire et mise en place de son équipe de travail, le nouveau député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest a passé les 100 premiers jours de son mandat à apprivoiser ses nouvelles fonctions. Maintenant que les priorités du comté sont bien assimilées, du pain sur la planche l’attend en 2023.

Mathieu Rivest se garde bien de critiquer sa prédécesseure qui a choisi de ne pas se représenter à quelques jours du déclenchement de la campagne électorale l’automne dernier. Le nouveau député de Côte-du-Sud emploie plutôt les mots circonstances et personnalités pour distinguer son approche de celle qui a été la première à représenter Côte-du-Sud pour la Coalition Avenir Québec (CAQ), entre 2018 et 2022.

« Je suis au Kamouraska depuis 26 ans. Les élus municipaux, le député fédéral et les gens du milieu me connaissent bien. Je veux être un député à l’écoute, travailler avec les gens de la région, et faire rayonner Côte-du-Sud entre nous et à l’Assemblée nationale », dit-il, conscient de l’ampleur du défi.

Les derniers mois ont permis au député de compléter son équipe de travail, d’entrer en contact avec les 45 maires de la circonscription, mais également avec plusieurs autres acteurs du milieu socioéconomique régional. Les principaux enjeux, qu’il avait pour la plupart ciblés en campagne, se précisent : pénurie de main-d’œuvre, immigration, couverture cellulaire. D’autres, plus délicats, marquent déjà son début de mandat : l’avenir de l’ITAQ à La Pocatière, les réformes des services préhospitaliers, le Complexe culturel et sportif en santé durable à Montmagny.

« Les enjeux chauds et complexes ne me font pas peur, dans la mesure où il faut trouver des solutions. Je ne veux pas passer quatre ans à parler de choses négatives », ajoute-t-il.

La table est mise, et Mathieu Rivest a certes déjà réussi là où d’autres parmi ses collègues du parti ont échoué. L’épineux dossier de la médecine vétérinaire, par exemple, dont le nouveau pavillon d’enseignement était réclamé par les élus de Côte-du-Sud à l’ITAQ de La Pocatière plutôt qu’à l’UQAR à Rimouski, s’est réglé de lui-même lorsque le comité de vigilance a jeté l’éponge à la fin novembre, après des mois de mobilisation. Une rencontre orchestrée par le nouveau député de Côte-du-Sud entre les membres de ce comité, la directrice de l’ITAQ Aisha Issa, et la doyenne de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal (FDMV) Christine Théorêt, a permis d’apporter des réponses qui ont ensuite incité les élus sud-côtois à « lâcher le morceau ».

Mathieu Rivest souhaite maintenant que l’attention se tourne vers les investissements prévus à l’ITAQ. 59 M$ en nouvelles infrastructures avaient été annoncés en 2021 par le ministre de l’Agriculture André Lamontagne pour les campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe. Aisha Issa confirmait en octobre 2022 au Placoteux que l’Institut allait de l’avant avec ces investissements.

Le député de Côte-du-Sud est donc optimiste pour l’avenir de la première école d’agriculture au Canada, même si les inscriptions à l’automne 2022 étaient à la baisse par rapport à l’année précédente. Entend-il maintenant maintenir le comité de réflexion sur l’avenir de l’éducation agricole animale, mis en place par Marie-Eve Proulx dans la foulée de l’attribution de la médecine vétérinaire à l’UQAR ? « Je peux faire partie d’un comité de développement, mais je ne pense pas que ça soit le rôle du député d’en être le leader », répond-il.

Le même optimisme est au rendez-vous en ce qui concerne le projet de Complexe culturel et sportif en santé durable du côté de Montmagny, dont Mathieu Rivest fait une priorité. Les deux MRC de L’Islet et de Montmagny sont mobilisées derrière ce projet depuis plusieurs années, mais aucun programme gouvernemental ne semble taillé sur mesure pour financer sa réalisation, évaluée à 30 M$ en 2020.

« Il y a trop de volonté collective pour ne pas soutenir pareil projet. Reste seulement à trouver comment. On parle d’infrastructures désuètes qui se doivent d’être remplacées. Pour moi, c’est un travail quotidien de faire comprendre à mes collègues [au gouvernement] l’importance d’un tel projet », a-t-il déclaré, sans préciser si l’année 2023 serait la bonne.

Vie parlementaire

Si Mathieu Rivest semble à l’aise avec son travail de terrain comme député, il avoue avoir tout à apprendre du travail parlementaire. Jusqu’à maintenant, il n’a siégé que deux semaines à l’Assemblée nationale avant Noël, et de nouveau cette semaine.

Alors qu’il en est encore à apprivoiser l’appareil gouvernemental et le travail en commission parlementaire, il a été nommé adjoint gouvernemental à la culture, et président de la séance pour la commission de la culture et de l’éducation. Ces deux titres s’inscrivent en continuité avec l’expérience du député qui a été enseignant au Cégep de La Pocatière durant 18 ans, et directeur général du Camp musical St-Alexandre pendant plus de 20 ans.

« Côte-du-Sud est aussi sur deux régions administratives, ce qui m’amène à travailler avec deux caucus de députés différents : un où nous sommes tous des nouveaux venus, au Bas-Saint-Laurent, et un autre composé de grosses pointures, comme Bernard Drainville et Martine Biron, dans Chaudière-Appalaches. C’est complexe d’un côté, mais aussi incroyablement stimulant de l’autre. Je le vois comme une chance de faire entendre la voix de Côte-du-Sud deux fois plutôt qu’une. »