La députée d’Acadie et ancienne ministre libérale Christine St-Pierre déplore l’approche de Marie-Eve Proulx dans le dossier du Pavillon de médecine vétérinaire confirmé à Rimouski, mais réclamé localement à La Pocatière par les élus de Kamouraska-L’Islet. Selon elle, Mme Proulx manque à son devoir premier de députée, celui de défendre sa région.
Christine St-Pierre a fait ces déclarations le 28 mai dernier lors d’une entrevue réalisée par l’animateur Richard Bossinotte à la radio CHOX-FM 97,5 de La Pocatière. L’ancienne journaliste de Radio-Canada, originaire de Saint-Roch-des-Aulnaies, s’est désolée que la députée de Côte-du-Sud s’en tienne à ses positions dans ce dossier, dont les récentes décisions rendues par le gouvernement sont de toute apparence électoralistes, lui qui chercherait à ravir le comté de Rimouski au Parti québécois.
« Je trouve triste de voir que la députée responsable du comté ne fait pas plus d’efforts pour défendre sa région. Elle a mis sur le dos des élus de la MRC ou de la région le fait que cette école vétérinaire s’en va à Rimouski. Je pense qu’elle fait erreur, car ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Le travail d’un député, c’est de défendre sa région, de voir les projets venir, comme elle savait que celui-là s’en venait, et de rallier la région derrière elle pour faire toutes les démarches auprès du gouvernement », a-t-elle déclaré.
De l’avis de Mme St-Pierre, avec le siège social de l’ITAQ confirmé l’an dernier à Saint-Hyacinthe plutôt qu’à La Pocatière, il s’agit de la deuxième décision gouvernementale où « on passe sur le corps » de la région. « Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans l’attitude, dans le travail de la députée locale. Moi, c’est comme ça que je le vois », ajoutant qu’elle aurait mobilisé toutes les forces vives de son comté si elle avait été au gouvernement et qu’elle avait eu vent qu’un projet comme celui-là, avec un potentiel de réalisation dans sa circonscription, avait été porté à son attention.
À Radio-Canada et CHOX-FM 97,5, Marie-Eve Proulx a indiqué que La Pocatière ne respectait pas les normes de l’American Veterinary Medical Association (NDLR : Organisation chargée d’octroyer les accréditations pour l’enseignement de la médecine vétérinaire), celle-ci ne disposant pas d’infrastructures universitaires comme une bibliothèque. « C’est ridicule de donner cette raison-là », s’est exclamée Christine St-Pierre, qui a rappelé qu’une bibliothèque se déménageait et que tout se déroulait essentiellement en ligne, de nos jours.
Campagne électorale
Élue à l’Assemblée nationale depuis 2007, Christine St-Pierre a été ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine de 2007 à 2012 sous le gouvernement de Jean Charest et ensuite ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie de 2014 à 2018 sous Philippe Couillard. Le 21 mars dernier, elle a annoncé qu’elle ne serait pas candidate à l’élection automnale de 2022.
Selon elle, compte tenu des délais dans le dossier — la première cohorte d’étudiants est attendue à Rimouski à l’automne 2024 —, il serait possiblement trop tard pour inverser la vapeur. Elle est aussi d’avis que si les élus ont le devoir d’être constructifs, d’aider dans la collaboration, ils ont aussi le droit de critiquer et de dire qu’une situation est injuste. Dans le cas de l’ITAQ l’an dernier et de la médecine vétérinaire, elle estime que le milieu est peut-être un peu trop « poli » et que la prochaine élection est une opportunité en or pour la région de rappeler qu’elle a été lésée.
« Tout le monde se prépare pour la campagne électorale. Je crois que vous avez une belle occasion pour faire comprendre que vous avez une députée caquiste qui ne s’intéresse pas à vos dossiers, qui ne s’occupe pas de vous et la campagne électorale devrait se jouer là-dessus. J’essaie de comprendre et la seule réponse que j’ai, c’est les occasions manquées : une députée qui ne s’est pas préoccupée, qui ne stimule pas et qui n’exerce pas de leadership sur la région. C’est un grand comté chez vous. Il n’en demeure pas moins que le député doit être le phare au sein du caucus, avoir l’oreille du premier ministre et faire avancer les dossiers avec la complicité du milieu. »