Dans un contexte économique de plus en plus difficile, les besoins ne cessent d’augmenter à Moisson Kamouraska. En trois ans seulement, l’organisme a encaissé une augmentation de plus de 2564 demandes d’aide, tous services confondus, incluant évidemment l’aide alimentaire. Du jamais vu.
« Notre organisme fait tout ce qu’il peut pour répondre à la demande, notamment en mettant en place des initiatives en collaboration avec plusieurs partenaires de la région pour accroître le volume de denrées que nous distribuons, mais ce n’est pas suffisant. Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir ceux qui en ont besoin, mais seuls, nous ne pourrons pas régler le problème à la source », affirme Louise Chrétien, coordonnatrice des services chez Moisson Kamouraska.
Les chiffres sont très inquiétants. Chaque mois, l’organisme soutient 9105 personnes dans les MRC de Montmagny, L’Islet, Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata et des Basques. C’est une augmentation marquée par rapport aux années précédentes, que Mme Chrétien explique par l’inflation, la hausse des loyers, et le prix des denrées qui rendent le quotidien encore plus éprouvant pour de nombreuses familles de la région.
Le profil des bénéficiaires a évolué. Moisson Kamouraska aide non seulement des personnes sans emploi, mais également de plus en plus de travailleurs qui n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins de base. « Nous observons que 34,2 % des personnes aidées sont des travailleurs. C’est une hausse importante qui montre que la précarité touche maintenant des familles qui auparavant parvenaient à se débrouiller », explique Louise Chrétien. En parallèle, les personnes seules représentent 39,6 % des bénéficiaires, tandis que les parents et les enfants en difficulté représentent respectivement 33,3 % et 27,7 % de ceux qui demandent de l’aide.
Approvisionnement local
Pour faire face à cette demande croissante, Moisson Kamouraska s’approvisionne auprès de divers partenaires, incluant des producteurs locaux, des entreprises alimentaires de la région, ainsi que le réseau des Banques alimentaires du Québec.
Cependant, les denrées reçues ne suffisent pas toujours à couvrir tous les besoins. « Nous avons un approvisionnement régulier, mais il nous manque constamment de la variété », souligne Mme Chrétien. En effet, si les dons de pâtes et de produits en conserve sont fréquents, il est plus difficile d’obtenir des denrées périssables, des produits d’hygiène et des aliments frais.
Cette année, les 30 millions de dollars injectés par le gouvernement pour soutenir les banques alimentaires du Québec ont permis de stabiliser partiellement la situation, mais ce soutien temporaire ne comble pas les besoins à long terme.
Une demande record pour les paniers de Noël
À l’approche des fêtes, Moisson Kamouraska se mobilise pour offrir des paniers de Noël aux familles en difficulté de la région. L’an dernier, l’organisme a distribué 482 paniers de Noël. Cette année, on anticipe une hausse des demandes, qui pourraient atteindre ou dépasser les 500 paniers.
« Avec l’augmentation constante du coût de la vie, beaucoup de familles n’arrivent plus à joindre les deux bouts, et les fêtes sont souvent une période particulièrement difficile pour elles », explique Louise Chrétien.
L’inscription pour recevoir un panier se tiendra du 4 au 6 novembre, exclusivement sur place au siège de l’organisme au 214, route 230 Ouest à La Pocatière. Les résidents de La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime, Rivière-Ouelle, Saint-Pacôme, Mont-Carmel, Saint-Gabriel-Lalemant, Saint-Germain et Saint-Joseph-de-Kamouraska sont invités à venir s’inscrire en apportant une preuve de revenu et de résidence.
Appel à la solidarité
Pour répondre à cette demande, Moisson Kamouraska invite la population à aller lui porter des denrées. Outre les produits alimentaires de base, l’organisme encourage les dons de produits d’hygiène et de soins personnels, essentiels pour les familles en situation de précarité.
« Des produits comme les couches, le savon et la lessive sont tout aussi nécessaires dans ces paniers, car ils permettent aux bénéficiaires de conserver leur dignité, et d’alléger leur budget pour d’autres besoins », précise-t-elle.
Grâce à des partenariats avec des producteurs locaux et avec le réseau des Banques alimentaires du Québec, l’organisme espère pouvoir offrir une diversité de produits pour ces paniers de Noël. La solidarité locale sera une fois de plus mise à contribution pour que chaque famille puisse célébrer les fêtes dans la dignité et la chaleur.