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Normand Caron inquiet pour l’industrie forestière locale

Normand Caron. Photo : Archives Le Placoteux

L’industrie forestière québécoise traverse présentement une période particulièrement difficile. Les droits douaniers et compensateurs de 45 % imposés par les États-Unis sur le bois d’œuvre canadien fragilisent lourdement ce secteur, déjà sous pression depuis plusieurs années. Récemment, le premier ministre Legault a même évoqué la possibilité que le Québec puisse perdre jusqu’à 30 000 emplois forestiers, soit près de la moitié des emplois reliés à cette industrie. Pour une région comme la MRC de L’Islet, où la forêt génère plusieurs centaines d’emplois, l’inquiétude se fait sentir.

Contacté par Le Placoteux, le préfet de la MRC de L’Islet, Normand Caron, s’est dit extrêmement préoccupé par l’avenir du secteur forestier dans sa région. « Je crains les conséquences d’une baisse de l’industrie sur la vitalité économique locale », déclare-t-il en rappelant que l’entreprise Damabois avait déjà annoncé le 7 mai dernier la fermeture de son usine de Saint-Jean-Port-Joli.

La requalification ?

Même si François Legault a laissé entendre que la solution pourrait passer par la requalification de travailleurs vers d’autres domaines comme l’éolien, les mines ou d’autres industries émergentes, il s’agit d’une perspective qui suscite de vives inquiétudes dans les régions ressources.

« Il y a des villages où c’est l’industrie première. Il ne faut pas oublier non plus que les employés de l’industrie forestière dans notre MRC sont souvent spécialisés, de sorte que leurs compétences ne sont pas nécessairement les mêmes pour combler les autres emplois disponibles dans la région », précise M. Caron en soulignant que d’autres grands employeurs, comme Rousseau Métal et Plastiques Gagnon, doivent eux aussi composer avec la hausse des tarifs douaniers états-uniens. « C’est compliqué pour tout le monde ! »

Un impact désastreux

Si le scénario évoqué par le premier ministre devait se matérialiser, l’impact serait énorme au Québec : disparition d’emplois, exode potentiel de la main-d’œuvre, fragilisation du tissu économique, pression accrue sur les services municipaux, etc. Plusieurs élus et intervenants de la province craignent par ailleurs que le message du gouvernement, perçu comme désengagé, vienne miner la confiance des travailleurs comme celle des communautés.

Le fait d’orienter rapidement les travailleurs vers d’autres secteurs, sans présenter un plan étoffé pour la forêt, laisse aussi planer un flou stratégique. L’industrie foresterie attend toujours une vision de modernisation, d’innovation et de diversification. « Toute aide de Québec ou d’Ottawa sera la bienvenue dans ce dossier », conclut quant à lui Normand Caron.

L’industrie forestière locale

Les tarifs douaniers et la chute marquée du prix du bois sur les marchés internationaux fragilisent les scieries et les usines de transformation, déjà éprouvées par un contexte économique incertain. Dans la MRC de L’Islet, l’industrie forestière demeure un levier économique incontournable, particulièrement dans les municipalités de l’arrière-pays comme Saint-Pamphile, Sainte-Perpétue et Saint-Just-de-Bretenières. Ces localités, historiquement bâties autour de l’exploitation et de la transformation du bois, abritent plusieurs entreprises majeures du domaine, notamment Matériaux Blanchet, Bois Daaquam (Groupe Lebel) et Maibec. Ensemble, ces acteurs transforment annuellement des centaines de millions de PMP (pieds mesure de planche), soutenant au passage plusieurs centaines d’emplois directs et indirects.