Les municipalités et MRC du Bas-Saint-Laurent réclament une plus grande reconnaissance de leur rôle dans l’intégration des personnes immigrantes, alors que la Table régionale des élu·es municipaux (TREMBSL) a déposé un mémoire dans le cadre des consultations sur le projet de loi 84.
« Les MRC et les municipalités jouent un rôle central dans l’intégration des personnes immigrantes ; elles sont souvent le premier lieu d’attachement, puis d’appartenance », affirme Bruno Paradis, préfet de la MRC de La Mitis et président de la TREMBSL. Selon lui, le projet de loi 84, qui vise à mieux encadrer l’intégration des immigrants, néglige l’importance des réalités locales et régionales.
Dans son mémoire, la TREMBSL salue l’initiative du gouvernement du Québec, mais exprime des préoccupations face à l’approche centralisatrice du projet de loi. L’organisation plaide pour un modèle qui prenne en compte les particularités des différentes régions, et propose plusieurs recommandations, dont la modification de l’article 5 pour reconnaître les spécificités locales comme un pilier de l’intégration nationale.
La TREMBSL recommande également de renforcer l’autonomie des gouvernements de proximité, et d’inscrire leur rôle comme acteurs décisionnels dans la politique d’intégration nationale, en leur octroyant des ressources adaptées. L’organisme rappelle que les régions contribuent activement à la construction de l’identité québécoise, et que l’intégration réussie des nouveaux arrivants passe par des liens tissés avec leur communauté d’accueil.
« Lorsque la sociologie affirme clairement que l’identité des individus se forge à l’échelle locale ou régionale avant celle nationale, il appert qu’il faut considérer les gouvernements de proximité comme des joueurs-clés, et des intervenants incontournables dans l’intégration des personnes immigrantes », commente le préfet de Kamouraska Sylvain Roy.
Créée en 2019, la TREMBSL regroupe les huit préfets des MRC du Bas-Saint-Laurent, ainsi que dix maires et mairesses des cités régionales et municipalités de centralité. L’organisme se veut l’interlocuteur privilégié entre les élus municipaux de la région et les instances gouvernementales.