La MRC de L’Islet injecte 225 000 $ dans la réfection de la piscine du Cégep de La Pocatière, une infrastructure que le préfet Normand Caron juge essentielle pour sa communauté. Toutefois, tant ce dernier que le maire de La Pocatière Vincent Bérubé estiment que la capacité de payer des citoyens a une limite, et que Québec devra prendre le relais.
« La piscine du Cégep de La Pocatière est utilisée à l’année par de nombreux citoyens pour la natation, la réadaptation et les loisirs, mais elle sert également à la formation de sauveteurs, une denrée rare pour les municipalités possédant des piscines publiques », note Normand Caron, qui divise sa MRC en deux lorsqu’il parle des utilisateurs de piscine.
« Le côté ouest, incluant L’Islet, Saint-Marcel, Saint-Cyrille et Saint-Adalbert, se tourne davantage vers Montmagny, où la piscine Guylaine-Cloutier est accessible. Par contre, pour les municipalités de l’est comme Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Roch-des-Aulnaies ou encore Saint-Pamphile, la tendance est d’utiliser celle de La Pocatière », explique M. Caron.
Même constat du côté de la MRC de Kamouraska, ou pour certains citoyens, par exemple de Saint-Alexandre, il est plus logique d’aller à la piscine du Cégep de Rivière-du-Loup, située à environ 20 kilomètres, plutôt que de parcourir 55 kilomètres jusqu’à La Pocatière.
La contribution de 225 000 $ de la MRC de L’Islet a été déterminée en se basant sur une précédente aide financière octroyée à la réfection de la salle Edwin-Bélanger à Montmagny. « On a suivi cette logique pour assurer une équité dans nos investissements régionaux », précise le préfet Caron.
Un effort collectif à son maximum
La MRC de L’Islet, avec ses 18 000 habitants, tout comme celle de Kamouraska, avec un peu plus de 21 000 citoyens, sont bien loin de la réalité des grandes villes comme Trois-Rivières, souvent évoquée en comparaison. « On ne peut pas comparer nos petits villages avec une ville de 140 000 habitants qui génère des revenus bien supérieurs grâce à son secteur commercial et industriel », insiste M. Caron.
Même constat pour le maire de La Pocatière, Vincent Bérubé. Pour lui, non seulement la taille de la population limite la capacité de financement, mais l’entretien des infrastructures municipales impose aussi des choix. « Vous avez reçu des plaintes concernant de nombreux bris d’aqueduc récemment à La Pocatière ? Voilà. Pour opérer une piscine, ça prend de l’eau, et nos budgets ne sont pas infinis. » Le préfet de Kamouraska, Sylvain Roy, avait affirmé à Radio-Canada que l’entente pour l’investissement de sa MRC n’avait pas été facile.
Malgré l’importance de la piscine pour la communauté, les élus s’entendent pour dire que l’effort financier du milieu ne pourra pas aller plus loin. Les municipalités ne peuvent faire de déficit.
Fermée par mesure préventive depuis bientôt deux ans, la piscine du Cégep de La Pocatière a besoin de travaux de réfection évalués à 11,9 millions $, pour lesquels le Cégep a déjà investi 900 000 $ en travaux préparatoires. En ajoutant les contributions des deux MRC et l’aide gouvernementale de 4,3 millions $, le manque à gagner atteint 3,9 millions $.
Le député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest a pour sa part obtenu de Québec l’assurance que l’échéancier des travaux sera prolongé jusqu’au 31 décembre 2029, permettant ainsi d’éviter que la subvention soit perdue. Mais compte tenu de l’inflation, plus le temps passera, et plus le coût des travaux augmentera. Depuis une première évaluation à 6 millions $, il a doublé au fil des demandes.