Océan Vert sur la glace

À droite, Martin Brault, PDG d’Inno-3B, présentait les tours de production au premier ministre François Legault et à l’ancienne députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx. Photo : Archives Le Placoteux

Le projet Océan Vert, fruit d’un partenariat entre l’entreprise Inno-3B et le grossiste en fruits et légumes Courchesne Larose, n’a toujours pas livré ses premiers légumes-feuilles. Lors de l’annonce de l’aide financière gouvernementale l’an dernier, tout pointait pourtant vers un démarrage immédiat de la production.

Océan Vert est l’entité créée par les deux entreprises l’an dernier afin de commercialiser des légumes-feuilles qui auraient poussé dans les systèmes de culture verticale en milieu fermé développés par l’entreprise Inno-3B. La production devait être réalisée autant du côté de Saint-Pacôme, où est installée Inno-3B, qu’à Montréal, où se concentre l’autre partenaire Courchesne Larose.

Un an plus tard, il s’avère que les opérations d’Océan Vert sont actuellement sur pause, selon ce qu’a appris Le Placoteux. Le site internet indique d’ailleurs « Plus de détails à venir » sous la description de l’entreprise. La directrice marketing Fernande Bernier précise que les délais de livraison au chapitre des tours de production et de certains équipements expliquent la situation.

« Jusqu’à ce que la situation revienne à la normale, nous avons dû procéder à des mises à pied en début d’été, car il était impossible pour nous de produire. Les mises à pied ont été faites à Saint-Pacôme, car personne n’était encore engagé à Montréal qui constituait en quelque sorte la phase 2 du processus de déploiement du projet », a-t-elle précisé.

Mme Bernier n’était toutefois pas en mesure d’indiquer combien de personnes avaient été touchées par ces mises à pied à Saint-Pacôme. Lors de l’annonce initiale, Denis Pageau de Courchesne Larose avait évoqué le chiffre de 12 à 20 emplois rattachés à la production du côté de Saint-Pacôme, lorsque celle-ci aurait atteint son plein potentiel.

Projet de 19 M$

Évalué à 19 M$ lors de son annonce, le projet Océan Vert promettait à l’époque de commercialiser l’équivalent de 800 tonnes de légumes-feuilles par année sous le nom « Midi », soit environ 120 000 barquettes de laitue de 142 g. 150 tonnes de ces légumes-feuilles auraient été produites à même les installations d’Inno-3B à Saint-Pacôme, qu’on disait pourtant « déjà opérationnelles ».

L’annonce du projet, qui avait été largement courue et couverte nationalement, avait fait déplacer à Saint-Pacôme le premier ministre François Legault qui avait alors confirmé une aide financière gouvernementale de 6,8 M$. L’investissement avait été présenté sous l’angle de l’autonomie alimentaire du Québec, alors que la pandémie faisait craindre des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.

Or, un an plus tard, ces mêmes problèmes d’approvisionnement qu’on attribue à la COVID-19, mais cette fois du côté des équipements, sont ce qui retarderait l’envol d’Océan Vert, de l’avis de Fernande Bernier. « Le projet n’est pas mort, et on souhaite fortement pouvoir débuter la production au début de 2023 », a-t-elle assuré, avouant du même coup ne pas avoir d’information à savoir si l’aide financière versée par le gouvernement du Québec l’an dernier venait avec des conditions à respecter pour Océan Vert.