La saga entourant la conversion de l’église de Sainte-Félicité-de-L’Islet n’est visiblement pas sur le point de trouver une issue favorable au conseil municipal. En plus des insultes et des attaques personnelles ayant fusé de toute part, un affrontement physique a pratiquement eu lieu entre le maire Alphé Saint-Pierre et le conseiller numéro 6, Réjean Morneau à la séance du 2 juillet, qui a été plus que houleuse.
L’exercice avait pourtant bien débuté avec des discussions entourant d’autres enjeux, jusqu’au moment où le projet du Centre d’art des hauts-pays est arrivé comme point à débattre. La MRC de L’Islet demandait une résolution du conseil pour l’octroi d’une aide financière de 11 400 $ au Festival Fleurdelisé pour le projet qui prendrait place dans l’église du village appartenant désormais à la Municipalité, sans quoi la MRC ne pourrait accorder le montant demandé.
C’est Réjean Morneau qui a d’abord refusé d’appuyer une résolution en ce sens, sous prétexte que le conseil s’était déjà prononcé sur la question, tandis que le conseiller numéro cinq, Lucien Pelletier, a maintenu son point concernant le fait que le projet n’avait pas encore été présenté au conseil municipal. « Moi, je ne comprends pas qu’on nous demande de nous prononcer sur un projet dont on ne connaît même pas le contenu. Nous devons connaître le projet avant de donner une lettre d’appui », a-t-il dit d’un ton agacé.
Le maire de l’endroit a ensuite rappelé que ce projet était déjà accepté, et appuyé par quatre autres municipalités limitrophes. « Écoutez, si vous ne voulez pas avancer avec le projet, on va faire quoi bientôt, avec cette église-là? » Ce à quoi a rétorqué l’échevin Morneau : « Il y en a un autre projet! », faisant ici allusion à celui de la reconversion de l’église en édifice à logements.
« Pourquoi ces projets-là ne sont-ils pas discutés avant d’arriver aux séances du conseil? On nous accuse de vouloir imposer le projet de logements, mais, par contre, on s’en fait imposer un autre! C’est quoi, le projet? », a subséquemment ajouté Lucien Pelletier, ce qui a provoqué un échange incompréhensible entre certains membres du conseil et quelques citoyens parmi la quinzaine s’étant présentés à la séance.
Un débat s’en est suivi, à savoir qui pouvait voter sur ladite résolution, puisqu’il pourrait y avoir de possibles conflits d’intérêts, de sorte que le vote n’a finalement pas eu lieu. « Pour l’autre projet de logements, je n’ai pas honte de le dire, dans l’état actuel de l’église, c’est, non! », a renchéri le maire Saint-Pierre.
La directrice générale de la localité, Julie Bélanger, ayant compris qu’il n’y aurait finalement pas de résolution, et que le projet devrait être ultérieurement rediscuté, a déclaré qu’elle demanderait au Festival de déposer son projet pour que s’ensuive prochainement une rencontre de travail auprès des élus.
Des citoyens demandent la démission de deux conseillers
La suite de la séance n’allait pas être plus calme. Après que la DG de la municipalité ait lu une lettre provenant de Samuel Saint-Pierre, du Festival Fleurdelisé, stipulant entre autres qu’il perdrait définitivement la bourse de 11 400 $ en raison de la date limite à la MRC pour le dépôt de la résolution du conseil, le 15 août, et que les conseillers ayant voté contre auraient ensuite à vivre avec la responsabilité d’avoir empêché un évènement qui ne coûtait rien à l’ensemble des contribuables, certains citoyens présents ont demandé la démission des conseillers 5 et 6.
« La prochaine fois qu’il tente de souiller le nom Saint-Pierre sur la place publique, en s’attaquant à la réputation de ma famille immédiate ou élargie, il devra répondre de cette diffamation devant les autorités en question », a déclaré dans sa lettre Samuel Saint-Pierre au conseiller Pelletier, avant d’ajouter que « peut-être est-il temps que la population de Sainte-Félicité se penche à son tour sur le règne de ce conseiller au poste d’employé municipal entre 2016 et 2020. « Un règne sous lequel cet individu appréciait tellement le Festival Fleurdelisé qu’il laissait plus souvent qu’autrement l’entretien du site aux soins des bénévoles, dont certains étaient issus de ce qu’il nomme avec mépris le “clan Saint-Pierre”. »
Lucien Pelletier et Réjean Morneau ont ensuite déposé chacun un document stipulant qu’ils n’avaient aucun intérêt dans le projet de la conversion de l’église de Sainte-Félicité-de-L’Islet en logements, et que leur démarche veillait essentiellement au bien commun et à la conservation du patrimoine. Un autre débat s’est ensuivi sur une autre résolution déposée par Lucien Pelletier sur l’avenir de l’église, où la légitimité du processus a encore été contestée, de sorte que l’exercice a été reporté à la prochaine séance.
Après une période de questions plus que houleuse, où le conseiller Pelletier s’est fait attaquer à quelques reprises en raison de ses propos tenus dans Le Placoteux, Réjean Morneau a lui aussi été visé par une citoyenne lui reprochant de salir la réputation de sa famille dans le village. « En tant qu’élu municipal, peux-tu arrêter de faire du porte-à-porte et parler de moi? Même chose pour toi, Lucien Pelletier, que je te revoie parler des Saint-Pierre dans les journaux », a-t-elle affirmé avec colère.
Lorsque la séance a été levée, Alphée Saint-Pierre est allé discuter avec Lucien Pelletier, et en passant près de Réjean Morneau, un accrochage a eu lieu entre les deux hommes. « Heille! Pousse-moi pas, toi, il y a des limites », a crié le maire de ton sec. Des citoyens présents se sont rapidement interposés, et les insultes se sont poursuivies jusqu’à l’extérieur du bâtiment. La directrice générale, n’en pouvant visiblement plus, a éclaté en sanglots. « Vois-tu, c’est toujours de même que ça se passe! », a conclu d’une manière découragée au Placoteux Lucien Pelletier avant de partir.