Opinion : Des anges sur la route du retour

Photo : Obi - @pixel7propix (Unsplash.com)

Sur la route du retour vers Montréal depuis Sainte-Luce-sur-Mer, le pneu avant côté conductrice éclate. Nous arrivons à arrêter sur l’accotement en douceur. Bon, au travail! Vider une partie du coffre arrière pour en retirer le pneu de secours et les outils nécessaires. Martine commence à s’affairer à la tâche, et je consulte le manuel du propriétaire pour être certaine de placer le cric au bon endroit. Pour vous dire combien souvent j’ai changé un pneu! Les boulons donnent du fil à retordre, mais nous y arrivons. 

Puis, une apparition : « Would you like some help? » Un jeune homme, voyant notre situation, s’est arrêté pour nous venir en aide. Inutile de dire que nous étions ravies. Il est équipé de tout ce qu’il faut, comme si nous étions au garage. En deux temps, trois mouvements, il s’exécute et la roue de secours est en place. Il offre même du savon et de l’eau pour se laver les mains. Ce premier ange s’appelle Harley, comme les motos, dit-il, et il voyage avec son chien Moose. Refusant toute compensation, il se dit heureux d’aider, de rendre service. Il a l’habitude de faire la route entre le Nouveau-Brunswick et l’Ontario. 

À dix kilomètres de là, nous arrivons chez Point S, Les pneus F.M. à Saint-Pascal. Nous sommes reçues avec beaucoup de gentillesse et de sympathie. Malheureusement, pas de pneu en stock pour ma voiture. Kevin, le deuxième ange, téléphone à des collègues pour trouver les pneus recherchés. Il y en a à La Pocatière, chez Pneus Levesque. Bravo, Kevin, et merci à toute l’équipe à Saint-Pascal pour vos conseils, votre accueil et votre bonne humeur! 

Roulant toujours avec la roue de secours, nous nous rendons doucement à La Pocatière chez Pneus Levesque. Le propriétaire Serge Levesque — le troisième ange de ce récit — nous accueille tout aussi chaleureusement et généreusement. Il écourte son repas pour installer les pneus avant son prochain rendez-vous, réparer la jante cabossée, remettre la roue de secours à sa place après avoir retiré les bagages et les avoir remis dans le coffre. « Votre carrosse est prêt, madame. » Ce n’est que plus tard, en consultant la facture, que je constate qu’il m’a fait cadeau de la main-d’œuvre. Quelle générosité! 

Tout ceci pour dire combien nous avons apprécié l’entraide dont nous avons bénéficié. Déjà, en quittant, Martine et moi remarquions combien les gens de la région du Bas-Saint-Laurent étaient gentils et avenants, et que cela avait ajouté au plaisir de notre séjour. Et dans ce cas-ci, nous l’avons vu en action. Merci encore pour tout, Harley, Kevin et Serge! 

Michèle Fitzgibbons, Montréal