Opinion du lecteur sur le Camping du lac de l’Est

Le camping. Photo : Facebook Camping Lac de l’Est.

« Écris ! N’écris pas ! », me suis-je demandé plusieurs fois. Finalement, je me suis dit que je devais bien cela à mes amis du Camping du lac de l’Est.

En effet, j’ai passé une belle préretraite de 11 ans (2003 à 2013) au dit Camping. Plusieurs m’ont demandé mon opinion au téléphone et sur les réseaux sociaux. J’y ai travaillé en tant que gardien (espèce de fait-tout) et ensuite en tant que responsable de l’entretien.

Le respect était la clef et ça devenait mutuel. Si j’étais mal pris avec un ou des jeunes venus pour la foire, je n’avais qu’à parler un peu plus fort qu’à l’habitude et quelques saisonniers venaient m’aider à rétablir l’ordre. Si j’avais des travaux à faire et que je manquais d’expérience, j’obtenais des campeurs des conseils et de l’aide-bénévole.

Lors des premières années, mon patron était M. Richard Lévesque, président du CLLE (Centre de Loisirs du Lac de l’Est), une personne ambitieuse qui travaillait à la gestion à plein temps, bénévolement. Nous avions parfois des divergences, car il voulait développer, toujours développer, et moi, je voulais donner le service d’abord, car c’était l’argent des campeurs qui servait à me payer. Nous parvenions toujours à un compromis.

Nous sommes en 2022 et le client ne semble plus important. La facilité prend le dessus.

Je me questionne sur plusieurs points :

Pourquoi le Camping de Rivière-Ouelle a tout le personnel requis et pas celui-ci ?

Pourquoi les travaux ne peuvent se faire sans tout sortir ? Ça s’est fait lors de travaux d’électrification et d’égouts, dans des secteurs entiers de 20 à 30 emplacements.

Pourquoi le réseau d’égouts est saturé tout d’un coup ? Il y a environ 14 fosses septiques, vidées régulièrement et indépendantes les unes des autres. Elles ne peuvent tomber en panne toutes en même temps et si certaines sont hors d’usage, les secteurs concernés peuvent être fermés. Au moins cinq ont été installées vers 2005, selon les plans du Ministère et d’un ingénieur.

Est-ce que des égouts se rendent au Lac ? Si c’est le cas, pourquoi la baignade est permise ? Pour savoir s’il y a de la pollution, il y a trois piézomètres près du Lac ; ont-ils été vérifiés ?

Pourquoi plus de la moitié des campeurs sont restés dehors lors de la séance du Conseil alors qu’il y avait une belle grande salle à l’étage pouvant recevoir tout le monde ?

Pourquoi la date de départ ne peut être repoussée, même un peu, par respect pour des clients qui ont payé leur location parfois depuis 50 à 60 ans ?

Pourquoi on ne peut garantir le retour sur leur site à des gens qui ont fait des améliorations sur leur site pour des milliers de dollars ?

Pourquoi si peu d’empathie pour des gens qui ont investi des dizaines de milliers de dollars à l’achat de bateaux, pontons, quads, équipements qu’ils devront liquider à perte ?

Croyez-vous à un projet financé en entier par les gouvernements ? Malheureusement, j’en doute et j’ai peur que ça finisse comme le ski à Saint-Pacôme. Cependant, j’ose garder un peu d’espoir, car ce serait une catastrophe de retourner à la nature un si bel équipement.

Est-ce que les membres du conseil ont bien réfléchi sur les conséquences de leur décision et qu’ils se sont bien informés sur des alternatives soucieuses du respect des campeurs ? Il est encore temps de limiter les dommages. Il s’agit de laisser de côté l’attitude de « c’est moi le boss ici ».

Merci aux journalistes Maxime Paradis et Stéphanie Gendron, pour leurs recherches et analyses. Cependant, je crois que comme moi, ils ne peuvent tout dire ce qu’ils savent.

En conclusion, je compatis avec tous les bénévoles qui ont fait la gestion du camping depuis les années 1960 et qu’on accuse maintenant de ne pas en avoir assez fait.

Mes salutations les plus cordiales aux campeurs que j’ai côtoyés, de Québec, de Lévis, de notre région et aux joyeux lurons de L’Islet Sud.

André Hudon, Saint-Onésime-d’Ixworth