Les paramédics de Saint-Jean-Port-Joli et de La Pocatière qui attendent depuis des années de voir leurs horaires de faction (7-14) convertis en horaire à l’heure devront encore patienter. Le premier ministre François Legault, de passage dans la région le 29 octobre dernier, a néanmoins confirmé que leurs dossiers étaient à l’étude.
Les horaires de faction convertis en horaire à l’heure au Québec, jusqu’à tout récemment, se basaient notamment sur un critère d’utilisation du véhicule ambulancier, soit une moyenne minimale de 28 h par semaine ayant été établie par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), il y a de ça quelques années. En vertu de ce critère, les paradémics de Saint-Jean-Port-Joli et La Pocatière revendiquent depuis la conversion d’horaire de leurs mobiles qui s’y qualifient, chose qui ne leur a toujours pas été octroyée contrairement à d’autres régions.
De nouveaux critères que François Legault qualifie « d’objectifs » ont depuis été récemment établis par le MSSS et ceux-ci seront désormais pris en considération dans l’analyse des dossiers de Saint-Jean-Port-Joli et de La Pocatière. La population, le délai d’intervention et la distance des véhicules par rapport aux différents hôpitaux, pour ne nommer que ceux-là, doivent permettre d’assurer une meilleure répartition des effectifs ambulanciers à l’heure au Québec, a ajouté le premier ministre.
« Ça veut dire que des endroits comme La Pocatière peuvent éventuellement se retrouver avec des horaires à l’heure, mais si c’est le cas, c’est parce que ça aura été étudié de façon équitable dans toutes les régions du Québec. D’ici quelques mois, ça sera annoncé », a-t-il déclaré.
Santé
Le mot d’ordre donné aux différents PDG des CISSS du Québec de décentraliser devrait aussi permettre d’améliorer la couverture en soins de santé à l’hôpital de La Pocatière, de l’avis de François Legault. Depuis quelque temps, c’est le département de l’obstétrique qui affiche des bris de services au sein de l’établissement, comme c’était le cas la fin de semaine dernière.
Le premier ministre croit que les incitatifs financiers mis en place pour ramener des retraités dans le réseau et ceux faire passer les personnes à temps partiel à temps plein vont porter fruit. D’autres doivent également être annoncés sous peu, notamment pour les étudiants qui choisiront des secteurs de la santé où les besoins en personnel sont plus criants.
« On pose des gestes, mais la pénurie de main-d’œuvre fait que c’est plus difficile. La COVID n’a pas aidé non plus, car l’épuisement professionnel a augmenté chez le personnel de la santé. C’est une situation qui est similaire dans les autres provinces », indique François Legault.
Plus qu’au chapitre des soins, la décentralisation souhaitée par le premier ministre doit aussi toucher la gestion. En ce sens, il rejoint une des recommandations formulées au sein du mémoire déposer le printemps dernier par le comité Mes soins restent ICI.
« La décentralisation doit aller de Québec vers les CISSS et des CISSS vers les établissements locaux pour que les soins soient mieux administrés et les horaires de travail mieux gérés. Oui, il y a des manques de personnel à certains endroits, mais à d’autres, il y a du travail à faire localement avec les employés pour trouver des solutions (dans le réaménagement des horaires). »
ITAQ et Alstom
L’ITAQ ayant maintenant pris son envol François Legault a rappelé que l’argent promis pour de nouvelles infrastructures (59 M$) et le maintien d’actif (12 M$) pour les campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe est toujours disponible. La députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx a même précisé que les sommes avaient été « décaissées » par l’organisation.
Ces investissements, promis depuis plusieurs mois, sont attendus avec impatience, notamment du côté de la Ferme-école Lapokita, lieu d’apprentissage technique des étudiants de l’ITAQ. Un des projets souhaités, la construction d’un bâtiment multiélevage, est dans les cartons depuis longtemps, mais la première pelletée de terre se fait toujours attendre. « Les investissements devraient être annoncés sous peu », a précisé François Legault.
En ce qui concerne Alstom à La Pocatière, le premier ministre a mentionné qu’il avait de grosses visées pour cette usine, rappelant les investissements de 56 M$ consentis qui ont permis d’y transférer trois contrats importants qui étaient auparavant réalisés au Mexique. La Caisse de dépôt et placement du Québec étant désormais le plus gros actionnaire de la multinationale, cela a permis, entre autres, l’établissement de son siège social des Amériques à Montréal, a-t-il rappelé. Par l’investissement de ces capitaux québécois au sein d’Alstom, François Legault s’attend donc à ce que le Québec ait sa part du gâteau des gros contrats qu’elle décrochera en Amérique.