Pas de vision claire pour la transformation de l’église de Sainte-Louise

Église de Sainte-Louise. Photo : Archives Le Placoteux

La coopérative en patrimoine Passerelles doit retourner à la table à dessin. La population de Sainte-Louise, qui a participé à la consultation publique du 2 avril en lien avec la transformation de son église, ne s’est pas entendue de façon consensuelle sur l’orientation future à donner. Deux des trois visions présentées ont reçu pratiquement le même pourcentage de voix.

Cette consultation publique, à laquelle 84 personnes ont participé, rassemblait 71 citoyens de Sainte-Louise et 13 de l’extérieur de la Municipalité. La coopérative en patrimoine Passerelles, mandatée comme chargée de projet par le comité de travail responsable de la transformation de l’église, avait la tâche de présenter trois visions de transformation regroupant les différents projets soulevés lors d’une précédente consultation publique tenue l’an dernier.

La première vision proposait de convertir l’église en un « haut lieu du partage et des savoirs », entre autres par l’aménagement de la bibliothèque municipale dans la sacristie. La seconde vision s’articulait autour d’un « paradis des loisirs » avec notamment une salle de projection et de spectacle dans la nef et le chœur de l’église. Enfin, la troisième proposition suggérait un « espace pour nourrir le corps et l’âme », avec comme pierre angulaire un marché public extérieur ou intérieur.

Plus populaires auprès des participants à la consultation publique, la première et la seconde vision ont récolté respectivement 39,5 % et 45,5 % des voix, alors que la troisième n’a reçu l’appui que de 11,7 % des gens présents. Le taux d’abstention a été de 3,2 %. Devant des résultats aussi partagés, il a été convenu qu’un projet ultime serait travaillé à partir des commentaires récoltés chez les participants, et en repartant des vocations qui se trouvaient autant dans la première que dans la seconde vision, par exemple l’aménagement de la bibliothèque municipale dans la sacristie. « On va essayer d’avoir majoritairement des espaces dédiés aux apprentissages et au divertissement, avec peut-être un café, mais rien n’est encore coulé dans le béton », a indiqué Gabriel Laferrière, chargé de projet pour la coopérative en patrimoine Passerelles et responsable de la présentation avec sa collègue Ariane Paradis.

Pérennité et culte

La proposition finale qui sera élaborée par Passerelles sera présentée au comité de travail, au plus tard le 31 mai prochain. Plusieurs éléments seront pris en considération dans cette proposition, la pérennité financière du projet au premier chef. « On prend ça en compte à 100 %. Le projet viendra avec un plan d’affaires et de gouvernance », a déclaré Gabriel Laferrière.

Un espace qui permettrait de poursuivre la pratique du culte doit aussi être évalué. Lucie Lord, marguillière et présidente du comité de travail, mentionnait récemment que la Fabrique avait une bonne idée de comment elle entrevoyait la poursuite du culte dans l’église, en complémentarité avec les nouveaux usages. Or, dans les visions présentées par Passerelles, toutes accompagnées d’un plan de réaménagement à titre indicatif, aucune ne faisait mention d’un espace dédié à cette pratique. « Il faut regarder un espace modulable pour accommoder la tenue de cérémonies religieuses. Si ce n’est pas possible, il faudra dédier un espace exclusif, mais qui enlèvera aussi des possibilités de revenus. Tout ça est à vérifier », a précisé le chargé de projet.

Lorsque le projet final aura été accepté par le comité de travail, ce dernier pourra postuler pour le volet deux du programme du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), qui permettrait l’embauche d’un architecte avec une évaluation concrète des coûts de transformation et des plans finaux de réalisation. Cette étape ne sera toutefois pas réalisée avant 2024, puisque le programme du CPRQ « est fermé pour cette année », de préciser Gabriel Laferrière. Rappelons que la présidente du comité de travail a indiqué que la Fabrique de Sainte-Louise ne serait possiblement plus en mesure de pourvoir aux dépenses de l’église d’ici un an et demi.