Pavillon de médecine vétérinaire : Kamouraska-L’Islet demande une rencontre avec le ministre Lamontagne

De gauche à droite : André Simard, Vincent Bérubé et Sylvain Roy. Photo : Maxime Paradis.

Les élus du Kamouraska et de L’Islet ne lâchent pas le morceau. Malgré une fin de non-recevoir du ministre de l’Agriculture André Lamontagne qui a mentionné vouloir maintenir le projet de pavillon de médecine vétérinaire à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), toute la région se mobilise désormais pour demander une rencontre avec ce dernier et faire valoir l’option La Pocatière.

Sylvain Roy, préfet de la MRC de Kamouraska, Vincent Bérubé, maire de La Pocatière, et André Simard, maire de Saint-Roch-des-Aulnaies et directeur de l’ITA de 1996 à 2010, ont demandé cette rencontre avec André Lamontagne. Rosaire Ouellet, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et directeur de l’ITA de 2010 à 2013, était aussi présent dans la salle en appui au trio.

« Une résolution a été adoptée lors de notre séance du conseil municipal d’hier (9 mai) afin que le site de La Pocatière soit retenu pour l’implantation de la future Faculté de médecine vétérinaire sous l’égide de l’UQAR », a mentionné d’entrée de jeu Vincent Bérubé, lors du point de presse. Quelques minutes plus tard, André Simard soulignait qu’une résolution similaire avait aussi été adoptée la veille par le conseil des maires de la MRC de L’Islet, alors que Sylvain Roy confirmait de son côté que la MRC de Kamouraska procéderait à son tour.

Pour tous les acteurs présents, élus, mais également représentants du milieu économique dont la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet et Développement économique La Pocatière, le choix de La Pocatière pour accueillir ce pavillon de médecine vétérinaire décentralisé fait plus que sens, alors que le dossier est travaillé en partenariat depuis quelques années entre l’Université de Montréal (UDM) et l’UQAR.

Unanimement, ils ont demandé à voir les résultats de l’étude annoncée en 2020, qui selon toute vraisemblance visait à évaluer la décentralisation de ce programme. 630 000 $ avaient à l’époque été investis pour la réalisation de ce dossier d’opportunité, annonce qui avait été faite en présence de la députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx, alors ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent. Les élus de Kamouraska-L’Islet se demandent aujourd’hui si La Pocatière a été considérée dans cette analyse.

« On salue l’objectif de décentralisation du gouvernement du Québec, personne ne peut être contre ça, mais est-ce que tout doit se faire vers les capitales régionales comme Rimouski? L’agroalimentaire, c’est ici que ça se passe, au Kamouraska, à La Pocatière, avec nos centres d’expertises et nos établissements collégiaux, dont l’ITAQ. Je présume qu’il y a eu une analyse de La Pocatière, mais si c’est le cas, je veux la voir, je veux qu’on m’explique pourquoi on ne l’a pas retenue », a déclaré Sylvain Roy.

Étude

En 2013, alors qu’il n’était pas encore question de décentraliser l’enseignement de la médecine vétérinaire, une étude portant sur la présence universitaire à La Pocatière, préparée par François Gendron et Hervé Bernier – ce dernier était présent au point de presse du 10 mai —, avait pourtant été remise à l’UQAR, au nom du Cégep de La Pocatière, de l’ITA, du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de la Commission scolaire de Kamouraska—Rivière-du-Loup, de la SADC et du CLD du Kamouraska et de la Ville de La Pocatière. On y concluait essentiellement que les ressources humaines, l’expertise et les infrastructures en place faisaient de La Pocatière une excellente terre d’accueil pour la formation de niveau universitaire.

Pourtant, de passage à Rimouski la semaine dernière, le ministre André Lamontagne a fermé la porte à évaluer la candidature de La Pocatière, évoquant notamment que le travail dans ce dossier était passablement avancé entre l’UDM et l’UQAR afin que tout se concrétise du côté de Rimouski. À défaut d’implanter le pavillon de médecine vétérinaire à La Pocatière, il ne fermait cependant pas la porte à ce que des partenariats soient établis avec l’ITAQ, ce qui serait déjà en discussion selon Cynthia Bessette, conseillère aux communications de l’établissement, ainsi que Thomas Bélanger, attaché politique de la députée de Côte-du-Sud.

André Simard a reconnu de nouveau durant le point de presse que le réveil régional sur ce dossier arrivait peut-être un peu tard, à « minuit moins une ». Il a toutefois rappelé que la volonté gouvernementale ne s’était pas encore traduite par une pelletée de terre, malgré le fait que le projet figure au Plan québécois des infrastructures depuis le dernier budget et que les autorisations du ministère de l’Enseignement supérieur permettant la concrétisation du projet soient au rendez-vous.

« Tout semble préparé, on ne dit pas le contraire. Tout ce qu’on dit c’est : “Avant de construire, considérons l’option, car il y a des avantages, des bénéfices marginaux à évaluer pour le même investissement, en venant plutôt à La Pocatière.” C’est essentiellement ce qu’on veut demander au ministre, car tant que ce n’est pas construit, nous croyons que ça doit être regardé, et je ne crois pas que ça prenne six mois non plus étudier ça », a conclut André Simard.