Pénurie de main-d’œuvre :  Les quarts de travail de soir et de fin de semaine menacés

Véronique Proulx.

Au terme d’une tournée virtuelle auprès d’entreprises de la région, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) constate que plusieurs se questionnent à savoir si les quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine sont viables dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Certaines entreprises manufacturières commencent à annuler ces quarts de travail, faute de travailleurs, a-t-on pu constater.

« La question des quarts de soir, de nuit, de fin de semaine, c’est de plus en plus difficile de les garder. Même on se pose la question si ça va être viable dans le temps, est-ce qu’on va être capable de les maintenir ? Si la demande est importante pour avoir ces quarts de travail et qu’on est obligés de les fermer, c’est qu’on est en train de refuser des commandes, de refuser notre croissance », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Le constat est clair : les manufacturiers du Bas-Saint-Laurent ratent des occasions d’affaires importantes, faute de travailleurs. Cela occasionne des pertes de millions de dollars par mois pour la région.

Comme toujours dans ce genre de dossiers, il n’y a pas 36 solutions. Selon Mme Proulx, les manufacturiers d’ici souhaitent entre autres un assouplissement des règles en matière d’immigration. S’ils sont peu intéressés en région par « l’immigrant économique », le travailleur étranger temporaire, rattaché à l’entreprise et qui peut éventuellement devenir permanent, est une bonne solution.

« Quand les gens viennent, ils sont rattachés à l’entreprise, donc ils ont le temps de s’implanter et de se faire des amis, ce qui leur permet de rester en région si bien sûr ils accèdent à l’immigration permanente. Par contre, ce ne sont pas des gens qui vont avoir les exigences requises au niveau du français pour accéder à l’immigration permanente et certains sont partis dans d’autres provinces. C’est un bon programme, mais il y aurait des améliorations à apporter », ajoute Véronique Proulx.

Il a été suggéré de simplifier ce programme, de réduire les délais et d’au moins doubler la limite de 10 % par usine imposée aux employeurs quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qu’ils peuvent embaucher au sein de leur effectif. De plus, il faut s’assurer d’alléger les processus, surtout dans un contexte où il y a deux paliers de gouvernement qui se renvoient la balle.

Autres idées

D’autres idées avancées sont de faire une campagne pour démystifier ce type d’emplois chez les jeunes et bonifier les incitatifs financiers pour les travailleurs expérimentés. Il pourrait notamment être question de bonifier le crédit d’impôt aux travailleurs expérimentés afin qu’il représente un réel incitatif de retour à l’emploi.

En 2019, il y avait 345 établissements manufacturiers et 10 800 emplois manufacturiers dans le Bas-Saint-Laurent.