Piscine du Cégep : Vincent Bérubé et Sylvain Roy insatisfaits

Piscine du Cégep de La Pocatière. Photo : Archives Le Placoteux

La récente annonce de Marie-Claude Deschênes concernant la fermeture éventuelle de la piscine du Cégep de La Pocatière a directement interpellé les membres du conseil municipal de la Ville de La Pocatière qui comprennent parfaitement la déception et l’indignation des gens du milieu. Le maire Vincent Bérubé se questionne quant à lui sur l’enveloppe de 300 M$ et sur les critères de sélection du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA) octroyé par Québec.

« Compte tenu du déficit majeur d’entretien des infrastructures scolaires et municipales à la grandeur du Québec, il était utopique de croire que le montant de ce programme serait suffisant, particulièrement en ratissant aussi large, puisque les municipalités, les organismes, les établissements scolaires et les coopératives étaient tous invités à déposer dans le même programme. Certains projets de plus petite envergure auraient sans doute pu bénéficier de leviers différents pour obtenir du financement », a-t-il dit.

Des flèches à l’endroit du député Rivest

Pour les élus de la Ville de La Pocatière, il est impensable que la population locale doive se déplacer à Rivière-du-Loup ou à Montmagny pour pratiquer son sport, apprendre à nager, ou bénéficier d’une formation en sauvetage.

« C’est difficile pour nous de comprendre ce que le député Rivest veut dire lorsqu’il parle de saine gestion.  Après avoir investi 1,37 milliard $ dans l’usine de Northvolt, et 7 M$ pour la tenue de deux parties préparatoires de multimillionnaires du hockey, le gouvernement injecte à nouveau de l’argent dans la société Airbus pour un montant de 400 M$. Pourtant il indique ne pas avoir les liquidités nécessaires pour répondre à la révision de coûts du projet de la piscine du Cégep. Il serait également intéressant de chiffrer l’inaction du gouvernement dans le dossier de la piscine. Le 23 mai dernier, la vérificatrice générale du Québec a élevé le cas de la piscine du Cégep de La Pocatière en symbole de l’inefficacité de la planification et de la lenteur de la gestion au ministère de l’Enseignement supérieur. Elle ajoutait qu’il était nécessaire de revoir en profondeur le processus d’attribution de fonds pour la gestion des infrastructures des cégeps, et d’augmenter le financement alloué. Faut-il le rappeler, le Cégep a fait ses devoirs, il travaille ce dossier depuis 2021 et a investi 800 000 $ à même ses fonds propres. »

Contributions locales

La Ville de La Pocatière a injecté 100 000 $ dans le projet de la piscine, en plus des investissements des 13 dernières années, se chiffrant au total à 319 300 $, pour la rémunération des sauveteurs et l’entretien de la piscine, afin de permettre à la population de profiter gratuitement de cette infrastructure aquatique.

La Ville de La Pocatière a aussi contribué au financement de différents projets, notamment en investissant 117 355 $ dans le vestiaire de l’équipe de football des Gaulois aménagé dans l’ancien aréna municipal, 75 000 $ dans les rénovations de la Salle André-Gagnon, en plus d’un fonds de 75 000 $ permettant d’organiser des activités favorisant l’attractivité et la rétention de la clientèle étudiante.

Toutefois, comme il serait impossible de diminuer le coût du projet en raison du contexte inflationniste, mais plus important encore, en raison des contraintes techniques liées à l’emplacement de la piscine dans le bâtiment, M. Bérubé souhaite donc travailler en étroite collaboration avec le député Rivest, le préfet de la MRC de Kamouraska Sylvain Roy, ainsi que les autorités du Cégep afin de trouver une voie de passage pour la réalisation de cet important projet chiffré désormais à 11,9M$.

Cependant, le maire voit mal comment un financement privé à la hauteur de 5 M$ est justifiable, particulièrement pour une institution d’enseignement relevant du provincial. « Encore une fois, je suis persuadé que l’union des forces vives du milieu ne pourra qu’être bénéfique pour notre communauté… ce qui inclut le gouvernement provincial », a conclu Vincent Bérubé.

Les élus appuient le comité

À l’instar du maire de la Ville de La Pocatière, les élus du conseil de la MRC de Kamouraska ont annoncé leur appui au comité de mobilisation citoyenne pour la sauvegarde de la piscine du Cégep de La Pocatière afin que le gouvernement du Québec assume ce qu’ils jugent être ses obligations dans le dossier de la réfection de cette dernière.

« Nous soutenons le comité citoyen et saluons ses actions. Nous sommes prêts à faire les pressions politiques nécessaires pour que le gouvernement effectue son travail comme il se doit, et qu’il paie pour ces rénovations qui lui incombent. Le fait que la piscine du Cégep soit possiblement utilisée par une majorité de Kamouraskoises et de Kamouraskois ne justifie aucunement une collecte de fonds dans la communauté. C’est au gouvernement de payer pour les infrastructures dont il est le propriétaire. Nous donnons tout notre appui au comité citoyen dans ses démarches. », a expliqué le préfet Roy.

Par ailleurs, dans une lettre envoyée le 31 juillet dernier au premier ministre du Québec, Sylvain Roy déplore le refus du gouvernement de financer l’entièreté des travaux de la piscine du Cégep de La Pocatière, et demande une rencontre avec François Legault.

M. Roy souligne également que ce refus arrive au même moment où le Kamouraska est ignoré pour la seconde phase de couverture cellulaire, en plus de n’avoir reçu que 3 % d’une enveloppe de 21 M$ pour le Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA). Le préfet affirme que le Kamouraska n’accepte pas ce désengagement généralisé du gouvernement envers notre région.

Le préfet a également mis en lumière que le manque de fonds de 5,2 M$ ne justifie aucunement la décision du gouvernement. « Sur un budget de 150 G$, il est difficile de comprendre pourquoi l’État québécois n’a plus d’argent pour les rénovations d’une infrastructure dont il est le propriétaire », a-t-il conclu.