Placotons… La risée du Québec

Photo : Tim Mossholder (Unsplash.com)

Alors que le premier ministre et le Dr Arruda crachent des arcs-en-ciel et nous promettent des festivals cet été, le KRTB ne voit pas la lumière au bout du tunnel. Nous sommes la risée du Québec.

La réalité est que nos jeunes du secondaire dans la région seront encore enfermés dans leurs chambres pour suivre leurs cours en ligne la semaine prochaine.

Nous ferons aussi partie du très petit club sélect de citoyens qui doivent courir pour terminer leurs marches à 19 h 55 ou bien accélérer et espérer ne pas croiser de lumières rouges pour être à la maison à 20 h après notre petit « tour de machine ». Ensuite, on ferme la porte alors que le soleil n’est même pas couché.

Que se passe-t-il pour que le groupe soit en retard sur tout le monde, alors que presque la moitié des citoyens sont vaccinés ? « L’homme à abattre » selon plusieurs semble être l’usine duBreton de Rivière-du-Loup. Abordons d’abord la situation de façon factuelle et raisonnable.

Mercredi matin, on compterait 87 travailleurs infectés et 441 cas actifs de COVID-19 dans tout le Bas-Saint-Laurent, ce qui nous place à un taux d’un peu plus de 220 cas par 100 000 habitants. Si on enlève les 87 cas, on passe à moins de 180 cas par 100 000 habitants et si on présume raisonnablement que chaque travailleur a infecté une personne, on se situerait à 135 cas par 100 000 habitants, beaucoup plus près de Montréal (110) et Laval (118) et en dessous de Chaudière-Appalaches (207).

Alors oui, sans cette éclosion, on peut penser que les mesures spéciales d’urgence seraient terminées lundi prochain, pour un passage en zone rouge « ordinaire ».

Évidemment que ces données sont source de frustration pour les propriétaires de commerces jugés non essentiels, les parents et l’ensemble de la population qui veulent embarquer dans le train du déconfinement qui sera prochainement annoncé.

Ce qui est le plus frustrant également, ce sont les questions sans réponse de l’entreprise et de la Santé publique, qui empirent la colère des Bas-Laurentiens. Pourquoi la Santé publique de Québec n’hésitait pas à dévoiler le nombre de cas lié au tristement célèbre Méga Gym ? Si la comparaison s’arrête aux impacts d’une éclosion d’une entreprise sur la transmission communautaire, il n’en demeure pas moins que les gens de Québec avaient une idée et un portrait clairs de la situation.

Comment les travailleurs se sont transmis la maladie ? Dans l’usine ? Au repas du midi ? Dans la cour extérieure ? En covoiturant ? Quelles mesures ont été mises en place pour contrer l’explosion de cas ? L’entreprise a-t-elle acheté des tests de dépistage rapides obligatoires chaque matin avec des réponses en 15 minutes ? A-t-on fermé certains départements ? Y a-t-il des raisons particulières qui expliqueraient pourquoi une fermeture complète serait catastrophique ? La vérité est que je n’ai aucune réponse à ces questions.

Au Kamouraska, les commentaires et questionnements se multiplient, les gens craignant de payer les frais d’une grosse éclosion à Rivière-du-Loup. Je leur dis d’abord : prenons un pas de recul.

Le Kamouraska n’a pas été parfait depuis le début de la pandémie. Un party d’étudiants à La Pocatière est à l’origine d’une vague à l’automne, ce qui a eu un impact sur l’ensemble du Bas-Saint-Laurent. De la transmission dans les écoles de la région a forcé leurs fermetures complètes il y a moins de deux mois. Des entreprises ont aussi eu leurs problèmes liés à la COVID. Il y a à peine une semaine, la MRC de Kamouraska enregistrait en moyenne une dizaine de cas par jour. Dimanche dernier, les statistiques au Kamouraska ont fait un bond de 16 cas en une seule journée. Le taux par 100 000 habitants dans la MRC est de 342, comparativement à 530 pour Rivière-du-Loup.

C’est facile de lancer la pierre et je suis aussi agacée que tout le monde de ne pas être capable de mettre le doigt sur le bobo qui ne guérit pas au KRTB.

Je suis aussi tannée de me faire dire de donner un nouvel effort, alors que je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Je ne cherche pas de coupable, pour le bien de ma santé mentale, mais je ne peux que serrer les dents face à ceux qui retardent le groupe.