Les difficultés actuelles du gouvernement de François Legault se ressentent également dans la circonscription de Côte-du-Sud, puisque son représentant local, le député Mathieu Rivest, a perdu trois points depuis le mois d’octobre dernier, lorsqu’on se fie au site de projection électorale Québec 125. Avec 34 % des intentions de vote, il s’agit d’une baisse d’appuis de plus de 13 % par rapport à son élection de 2022, où il avait récolté une victoire impressionnante avec 47,7 % des voix exprimées.
Ce résultat n’est évidemment pas surprenant compte tenu des derniers sondages nationaux, plus particulièrement celui de Pallas qui a vu le Parti Québécois devenir premier dans les intentions de vote avec 30 % — un bond de 11 % — comparativement à 24 % pour la CAQ qui, elle, a perdu six points depuis le mois de septembre. Malgré la meilleure volonté du monde, Mathieu Rivest n’y peut strictement rien, ou presque.
Il faut regarder la réalité en face pour comprendre qu’en politique, dans notre système parlementaire de type britannique — scrutin majoritaire uninominal à un tour —, les gens votent davantage pour la tête que pour l’individu qui se présente dans le comté, bien que ce dernier puisse y faire une certaine différence, ou même, en de rares exceptions, faire totalement la différence. Le meilleur exemple est incontestablement le député péquiste de la circonscription de Matane, Pascal Bérubé. Mais généralement, les tendances sont plutôt nationales.
À l’élection générale de 2022, Mathieu Rivest a par ailleurs largement bénéficié de ladite tendance, même s’il était déjà connu et apprécié dans la région. L’opposé demeure évidemment tout aussi vrai. La baisse d’appuis populaires envers le député Rivest s’explique donc par cet état de fait, et ce, sans que cela lui soit directement attribuable.
Il faut également souligner que même s’il est en baisse, M. Rivest demeure dix points plus haut que son parti à l’échelle québécoise, avec 34 %, alors que sa formation politique ne récolte que 24 %. Localement, il demeure toujours bon premier.
En contrepartie, là où il y a du changement en Côte-du-Sud, c’est à la deuxième position qui est désormais détenue par le Parti Québécois avec 24 %. Le Parti conservateur glisse quant à lui à la troisième place avec 23 %, et est suivi par Québec Solidaire avec 10 %, alors que le PLQ ferme la marche avec un maigre 8 %.
Quoi qu’il en soit, heureusement que la CAQ est en situation majoritaire, et qu’il reste un peu moins de trois ans à son deuxième mandat pour redresser la barre. Force est de constater que les défis inflationnistes et les négociations avec le secteur public se combinent très mal avec les nombreuses bourdes du gouvernement Legault depuis sa réélection…
Rien ne va plus pour Trudeau
Le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau à Ottawa n’a quant à lui pas le luxe dont jouit présentement à Québec le gouvernement majoritaire de François Legault. En effet, le PLC à l’échelle pancanadienne, selon le dernier sondage Nanos, est désormais ex æquo avec le NPD à 22 %, alors que le Parti conservateur du Canada récolte 41 %, ce qui est largement assez pour obtenir une forte majorité de sièges à la Chambre des communes pour la formation politique menée par Pierre Poilievre.
Il semble ainsi qu’il n’y ait rien que le premier ministre puisse faire ou annoncer afin d’inverser la tendance à l’endroit de son gouvernement, puisque près de deux Canadiens sur trois ont une mauvaise impression de Justin Trudeau. En plus, la moitié de ceux-ci souhaitent qu’il démissionne avant les prochaines élections.
Localement, le député fédéral de Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, n’a visiblement pas à s’inquiéter. À moins qu’il décide lui-même de ne pas se présenter, il devrait aisément remporter sa prochaine élection, et ce, avec une plus grande circonscription — Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata — qui comptera cette fois-ci la MRC de Témiscouata, en plus de celles de Montmagny, L’Islet, Kamouraska et Rivière-du-Loup.
À la dernière élection fédérale de 2021, Bernard Généreux avait remporté facilement son pari avec 50,7 % des voix exprimées, et la prochaine élection devrait lui redonner, si la tendance se maintient, le même type de résultat.