La goutte qui fait déborder le vase. Après trois jours sans eau potable, près d’une cinquantaine de résidences de Saint-Pascal se sont retrouvées les deux pieds dans l’eau vendredi soir, lorsque leurs sous-sols ont été inondés à la suite de nouvelles pluies diluviennes.
Une simple tournée des rues de Saint-Pascal suffisait pour déceler les maisons inondées, le 19 août au matin. La plupart des propriétaires touchés avaient déjà sorti ce qu’ils pouvaient dans leur stationnement, donnant l’impression qu’une vente de garage s’organisait. Plusieurs entreprises d’expertise après sinistre étaient à pied d’œuvre, notamment dans les secteurs des rues Saint-Elzéar et Blondeau, ainsi que de l’avenue Sergerie.
Chez quelques sinistrés interrogés par Le Placoteux, l’événement a fait remonter les souvenirs de 2007. À l’époque, 300 maisons s’étaient retrouvées avec leurs sous-sols inondés à la suite de pluies qui avaient laissé 90 mm d’eau sur la ville en trois heures. La situation de cette année est donc sans commune mesure, de l’avis de la Ville de Saint-Pascal. « On parle d’entre 30 et 50 maisons touchées », a indiqué la mairesse Solange Morneau dans une entrevue exclusive, au lendemain du sinistre.
La quantité de pluie tombée, bien qu’impressionnante, est effectivement moindre qu’en 2007, selon les données partagées par Yvan Lévesque, météorologue amateur chez Météo Saint-Pascal. Durant la journée du 18 août, 65,6 mm de pluie sont tombés sur Saint-Pascal, dont 60 mm entre 17 h et 21 h, ce qui est bien en deçà de 2007. Dans les faits, c’est août qui est particulièrement arrosé à Saint-Pascal, avec 167,8 mm de pluie tombés depuis le début du mois, en date du 19.
La mairesse de Saint-Pascal trouve néanmoins la situation fort déplorable. Depuis le 16 août, sa ville vit un problème d’approvisionnement en eau potable. Ces inondations sont la goutte de trop pour plusieurs de ses concitoyens. « J’aurais bien aimé que le nuage passe un peu plus au sud, dans le bois, à rivière Manie par exemple », a-t-elle imagé.
La frustration est d’autant plus grande que certains citoyens attribuent ces inondations au réseau d’égout de la Ville. « Il peut y avoir eu des refoulements par endroits, comme il est possible que ça soit aussi des infiltrations d’eau; ça reste à démontrer. La première chose que les sinistrés doivent faire, c’est appeler leur assureur. S’ils croient que leurs dommages sont attribuables au réseau de la Ville, ils ont 15 jours pour faire parvenir un avis de réclamation, autrement la demande ne sera pas recevable », a précisé Jean Langelier, directeur général à la Ville de Saint-Pascal.
Solange Morneau a aussi tenu à relativiser. Environ 25 % du réseau d’égout de la Ville a été refait depuis 16 ans, sans parler des citoyens qui ont aussi apporté des modifications à leur maison pour éviter de revivre un 2007. « Je crois que toutes ces interventions combinées expliquent pourquoi moins de gens sont touchés cette année. »