La production artisanale de la poterie est un secteur peu connu de l’histoire de la Côte-du-Sud ; une poignée d’artisans se sont consacrés à cet art dans la seconde moitié du XIXe siècle.
C’est à Saint-Denis de Kamouraska où nous retrouvons un premier atelier de poterie, celui des Joubert. Issu d’une famille de potiers de Saint-Denis-sur-Richelieu, Charles Joubert (1802-1864) se serait établi dans la paroisse vers 1822. Ses fils Édouard (1826-1903) et Gédéon (1831-1880) suivront ses traces dans ce métier. Dans les années 1890, une troisième génération, avec Philippe Joubert, prend la relève. Thomas Chapais qui connaissait bien les Joubert affirme en 1946 qu’ils utilisaient des tours à la marchette pour confectionner des plats et des terrines.
Le premier à documenter sommairement l’existence du site de poterie de Saint-Denis est l’anthropologue Marius Barbeau en 1942. Des membres du Musée d’archéologie de l’Est-du-Québec à Rivière-du-Loup feront une nouvelle reconnaissance des lieux en 1973. Puis des sondages archéologiques seront ensuite effectués sur le site en 1975 et en 1978.
Pour sa part, Jérémie Lizotte réussit à créer un atelier assez productif à Rivière-Ouelle. Natif de Rivière-Ouelle et fils d’Honoré Lizotte et de Louise Maurais, il épouse Adèle Lamarre en 1854. Ayant probablement fait un apprentissage d’un an chez le potier Charles Joubert à Saint-Denis, il débute sa production l’année suivante et l’aurait poursuivi jusqu’en 1887. Celui-ci tournait des terrines, des pots à fleurs, des plateaux, des bols et des assiettes.
Dans le comté de L’Islet au XIXe siècle, les potiers se comptent sur les doigts de la main. On en trouve trois à Saint-Roch-des-Aulnaies : Jean Dessaint dit Saint-Pierre, Louis Ouellet et Paul Pelletier. Les deux premiers ont pratiqué leur métier vers 1831, le dernier aurait déplacé son atelier au village vers 1865.