Préposées d’aide à domicile : des acteurs de premier plan pour le maintien à domicile

Christelle Dubé-Ouellet, préposée d’aide à domicile. Photo : Stéphanie Gendron.

Les préposées d’aide à domicile, dont c’est la journée nationale le 27 mai, jouent un rôle crucial dans le maintien à domicile des personnes âgées. Avec l’échec dans les CHSLD pour la transmission de la COVID-19 dans l’ouest de la province, leur rôle, qui permet de maintenir le plus d’aînés à la maison, devient primordial.

Les préposées sont souvent les témoins des situations que vivent les aînés qui restent à domicile. Elles sont même parfois la seule visite qu’ils recevront dans la semaine.

« Tu as toujours l’impression que tu aides. Tu reçois beaucoup de mercis, c’est valorisant », raconte Christelle Dubé-Ouellet, préposée d’aide à domicile depuis cinq ans à La Pocatière.

Elle a fait le choix de soutenir les aînés pour qu’ils restent le plus longtemps possible dans leurs maisons. Elle aurait toutefois pu faire le choix d’être préposée en CHSLD, où c’est plus payant.

« J’aime être dans leur environnement. La proximité est là. C’était aussi un choix pour les horaires qui permettent la conciliation travail-famille », estime la préposée.

Au-delà de l’entretien, des repas, des commissions et des soins d’assistance personnelle qu’elle offre, elle brise aussi l’isolement et crée des liens avec ces gens qui, avec un peu d’aide, peuvent demeurer plus longtemps à la maison plutôt qu’aller en résidence pour aînés, un choix désiré par plusieurs.

Elle devient donc témoin de l’évolution de l’état physique ou de l’état esprit d’une personne et peut ainsi alerter les autorités s’il y a un cas d’abus ou de maltraitance. « C’est une grosse responsabilité », convient Louise Fortin, directrice générale des Services Kam-Aide, qui emploie une soixantaine de préposées et qui offre des services sur tout le territoire du Kamouraska.

Pandémie

Depuis la mi-mars, leur travail a été chamboulé par la pandémie de COVID-19. D’abord, les services ont été réduits au minimum pour éviter les risques de contagion. Ils reprennent de plus en plus, mais plusieurs aînés demeurent craintifs, après avoir été confinés si longtemps.

Les travailleuses s’y rendent avec un masque lorsque le 2 m de distanciation physique n’est pas possible et la désinfection est de mise pour protéger tout le monde. Certaines préposées de Services Kam-Aide sont aussi venues en renfort dans des résidences privées pour aînés pour compléter des heures qui avaient été réduites.

Autre point, celui des conditions de travail. Lorsqu’il a été question de bonification de salaires pour les préposées en résidences et à domicile de 8 % par le gouvernement durant la pandémie, Mme Fortin a applaudi. Toutefois, il semble que cela ne s’applique que pour les clients référés par un CISSS, ce que déplore Kam-Aide. En effet, plusieurs clients font appel à l’organisme par eux-mêmes sans être nécessairement recommandés. Le travail et la reconnaissance demeurent toutefois les mêmes, estime-t-on.

La différence

Christelle Dubé-Ouellet se sent valorisée par son travail tous les jours. Une fois, elle s’est rendue chez une dame qui ne se sentait visiblement pas bien. Elle l’a convaincue, grâce au lien de confiance établi depuis un certain temps, d’aller à l’hôpital. Elle avait justement de gros ennuis de santé. « Si je n’avais pas été là ? On ignore ce qui se serait passé », souligne la préposée. Elle a donc l’impression d’avoir fait la différence ce jour-là.

Autre exemple, certaines personnes reçoivent de l’aide à domicile pour se lever tous les matins et s’habiller. Sans les préposées d’aide à domicile, assurément que les gens qui présentent ce type de contraintes devraient habiter une résidence et quitter leurs maisons.