Procès pour meurtre : la victime a subi de multiples fractures au visage et au crâne

Les procureures de la Couronne, Me Manon Gaudreault et Me Annie Landreville, le 18 mars 2021 au Palais de justice de Rivière-du-Loup. Photo : Stéphanie Gendron.

Au jour 4 du procès pour meurtre de Denis Picard, la pathologiste judiciaire qui a fait l’autopsie sur le corps de la victime Colette Émond a fait part de ses observations.

Rejointe via Teams, la Dre Caroline Tanguay a dit avoir constaté que Mme Émond était vêtue au niveau du haut du corps seulement, soit un chandail de type polo et un soutien-gorge ensanglantés et des chaussettes blanches sur lesquelles il n’y avait pas de sang.

Elle a fait des recherches de substances biologiques au niveau de ses organes génitaux et de l’intérieur de ses cuisses avec une lumière spéciale, mais aucune substance n’a été remarquée. Plusieurs prélèvements ont toutefois été effectués. Les résultats seront connus lors d’un prochain témoignage.

Elle a noté cinq zones d’impact au visage et à la tête de Mme Émond : l’œil droit, la bouche, l’œil gauche, la mâchoire gauche et l’oreille gauche. Elle a comptabilisé de multiples fractures au visage et au crâne. Dre Tanguay a retrouvé du sang dans la bouche, l’œsophage et l’estomac de la victime ainsi que dans la trachée, les bronches et les poumons, signe qu’elle était vivante au moment des traumatismes. Elle a aussi noté des lésions de compression au niveau du cou. Elle ignore si cela a pu être fait avant ou après les traumatismes à la tête.

On a montré en cour deux objets trouvés sur les lieux, un vase en bois de type bambou cylindrique plutôt léger et un petit vase en verre épais à la base ronde. La pathologiste estime que le premier objet ne pourrait probablement pas avoir causé autant de fractures à lui seul, contrairement au second en raison de sa lourdeur, ainsi que son bout arrondi et plus petit.

En contre-interrogatoire, l’avocat de la défense a questionné la spécialiste sur la présence possible de plaies de défense, qui montre qu’une victime pourrait avoir tenté de se défendre de son assaillant. La docteure a dit avoir noté une petite contusion à l’avant-bras droit, seule et isolée. « Je ne peux pas la qualifier de plaie de défense », a-t-elle dit.

Il n’a pas été possible de déterminer le nombre exact de coups qui auraient pu être portés, si ce n’est que les cinq zones d’impact.

Scène de crime

Les 14 jurés ont ensuite entendu la policière Léna Isabelle qui a été la première à découvrir le cadavre de Colette Émond.

D’abord appelée avec ses collègues au domicile du suspect qui était en panique et disait avoir frappé quelqu’un qui n’allait pas bien, la policière s’est rendue avec la conjointe du suspect devant l’appartement de Mme Émond, d’après les informations de la dame qui avait vu le véhicule de son conjoint stationné à cet endroit ce jour-là.

Elle a trouvé Mme Émond au sol, avec une hémorragie sévère à la tête et a appelé les ambulanciers, même si la mort était évidente. Après avoir vérifié s’il n’y avait pas d’autres suspects ou une deuxième victime, elle dit avoir constaté dans la chambre la présence d’un jeans viré à l’envers sur une chaise, deux mouchoirs et des sous-vêtements sur le lit, ainsi qu’un vase de fleurs séchées renversé sur le sol, un support pour un vase de pot-pourri renversé sur une commode, ainsi qu’un vase maculé de sang près de la victime.