L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a revu ses projections démographiques pour la période 2021-2041 à la lumière des mouvements de population observés vers les régions du Québec au cours des deux dernières années pandémiques. Malgré des nouvelles encourageantes pour plusieurs régions du Québec, les MRC de Kamouraska et de L’Islet devront néanmoins faire face à une décroissance de leur population au cours des 20 prochaines années.
Selon ces nouvelles projections, la population kamouraskoise qui s’élevait à environ 20 931 personnes en 2021 devrait se situer autour de 20 400 en 2041. De 17 835 personnes en 2021 dans L’Islet, la population diminuerait à 17 236 en 2041.
La préfète de L’Islet et mairesse de Saint-Damase Anne Caron a avoué trouver ce portrait beaucoup plus réjouissant que le précédent publié en 2019 et qui laissait envisager une baisse de 2100 personnes dans sa MRC. « Si on prend un pas de recul, dans les faits on s’améliore, même si on ne progresse pas à vitesse grand V comme d’autres MRC au Québec », ajoute-t-elle.
Le préfet de Kamouraska Sylvain Roy observe quant à lui une variation importante de la population dans les MRC limitrophes des grands centres urbains. Seulement autour de Québec et Lévis, il cite pour la même période les variations positives anticipées de 15,3 % pour la Côte-de-Beaupré, 17,3 % pour la Jacques-Cartier, 11 % pour la Nouvelle-Beauce et 9,4 % pour Bellechasse. « D’entrée de jeu, ce que ça me dit, c’est que c’est une mauvaise nouvelle pour l’étalement urbain », a-t-il déclaré.
Il croit néanmoins qu’à plus long terme ces accroissements pourraient se répercuter positivement sur la Côte-du-Sud. « Quand les gens s’exilent dans la couronne, c’est que l’accès à la propriété devient trop cher dans la ville-centre. Le même phénomène va se reproduire dans les MRC limitrophes et éventuellement on peut s’attendre à ce que les gens poussent jusque chez nous », poursuit-il.
Immigration, garderies et logements
Les deux préfets sont néanmoins d’avis que le manque de places en garderies, la rareté de logements et la main-d’œuvre étrangère dont les délais s’accentuent depuis deux ans auprès des entrepreneurs de la région qui désirent y avoir recours sont autant de facteurs qui nuisent à l’attractivité de leur région. Les candidats aux prochaines élections ont le devoir de s’emparer de ces enjeux et de proposer des solutions, croient-ils unanimement.
Des dossiers panrégionaux comme le Complexe culturel et sportif à Montmagny et la médecine vétérinaire à La Pocatière doivent aussi être pris au sérieux, puisqu’un dénouement positif dans les deux cas aurait un impact certain sur le développement économique régional et incidemment la démographie. « 75 étudiants en médecine vétérinaire sur trois ans à La Pocatière qui a 4000 de population vs Rimouski qui frôle les 50 000, on s’entend que l’impact n’est pas le même. Si le gouvernement a consulté les mêmes perspectives démographiques que nous, il devrait comprendre maintenant pourquoi on n’est pas près de lâcher le morceau », conclut Sylvain Roy.