Bien que la MRC de L’Islet, comme plusieurs autres MRC de Chaudière-Appalaches et de la région de Québec, souhaite la construction d’un troisième lien à l’est de Québec, notamment pour les aspects économiques et touristiques, son préfet Normand Caron ne désire pas encore crier victoire à la suite de la récente annonce du premier ministre du Québec François Legault concernant cette promesse ressuscitée.
Il faut dire que la Coalition avenir Québec a commencé à parler du projet de troisième lien à l’élection de 2014, pour le promettre à celles de 2018 et de 2022, et ensuite abandonner le volet autoroutier en avril 2023. Après la défaite amère contre le Parti Québécois dans Jean-Talon, au mois d’octobre suivant, François Legault a de nouveau promis le troisième lien. Il s’est dernièrement engagé à le réaliser, sans toutefois donner de coûts ni d’échéancier.
« C’est encourageant, certes, mais je demeure septique! Il faut croire que mon éducation judéo-chrétienne est encore présente, puisqu’à l’instar de l’apôtre saint Thomas, je le croirai lorsque je le verrai! », a déclaré en riant au Placoteux Normand Caron lors d’une brève conversation téléphonique.
Même son de cloche du côté du préfet de la MRC de Montmagny, Frédéric Jean, qui à son tour a émis certains doutes. « Je suis bien content, mais en même temps, j’ai de très grandes réserves. Je pense qu’enfin le gros bon sens prend le dessus! Par ailleurs, pour enlever du scepticisme, il faut que le projet de troisième lien avance aussi rapidement dans son élaboration que celui du tramway qui, avouons-le, va servir uniquement à une poignée de monde de la ville de Québec », a-t-il expliqué au Placoteux, avant de préciser qu’il salivait davantage sur le projet de troisième lien d’Éric Duhaime que sur le nouvel engagement de Legault.
À l’opposé des deux préfets locaux, le maire de Lévis Gilles Lehouillier se dit quant à lui satisfait de la relance du troisième lien, tout en assurant avoir totalement confiance dans le gouvernement Legault pour réaliser ce mégaprojet. Mais comme Frédéric Jean, il souhaite que l’infrastructure se réalise aussi rapidement que le tramway.
Le troisième lien obtient l’appui de la population
Selon un coup de sonde SOM-Le Soleil réalisé dans les derniers jours, le projet de troisième lien récolte 76 % de la faveur du public, ce qui représente plus précisément 62 % des sondés qui affirment qu’on en a certainement besoin, et 14 % qui disent probablement. À l’inverse, selon le même sondage, 45 % des citoyens de la grande région de Québec se montrent désormais plutôt (18 %) ou totalement (25 %) favorables à un projet de tramway dans la capitale, alors que 52 % se disent plutôt (17 %) ou totalement (35 %) défavorables audit projet.
Une question de sécurité économique
En allant de l’avant avec le troisième lien, le gouvernement du Québec dit « agir de manière responsable et prévoyante, en assurant l’avenir du transport routier commercial entre les deux rives ».
« Le rapport de la CDPQ Infra souligne que la présence d’un seul lien routier entre les deux rives dans la région de Québec pose un risque important de sécurité économique, et c’est préoccupant pour le développement à moyen et long terme de Québec, Lévis et Chaudière-Appalaches. Sur une base économique, j’en suis donc venu à la conclusion qu’il serait irresponsable de ne pas planifier dès maintenant un nouveau lien autoroutier. Notre gouvernement a de grandes ambitions pour notre Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, et nous allons aller de l’avant pour aller chercher la meilleure expertise qui soit. On veut aussi que Québec, Lévis et les banlieues soient mieux desservies par le transport en commun, et on va poser des gestes en ce sens », a déclaré François Legault lors de l’annonce.