Alors que sept municipalités de l’ouest du Kamouraska se lancent à leur tour dans une étude de regroupement municipal, celles de L’Islet-Nord, qui ont pris les devants l’an dernier, approchent du moment où les résultats de leur exercice seront dévoilés par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Un budget de l’an 1 de cette hypothétique municipalité fusionnée devrait être dévoilé en décembre.
Cette étude de regroupement municipal implique les municipalités de Saint-Roch-des-Aulnaies, Saint-Jean-Port-Joli, L’Islet, Saint-Aubert et Sainte-Louise. Lorsqu’elles ont demandé unanimement au MAMH un accompagnement dans ce dossier en mai 2021, on estimait que l’hypothétique nouvelle ville qui découlerait de l’exercice aurait une population qui avoisinerait les 9000 personnes, et une richesse foncière évaluée à 1 G$.
Dix-huit mois plus tard, le MAMH doit présenter les résultats de son étude aux cinq municipalités participantes, un processus qui a pris beaucoup plus de temps qu’attendu, de reconnaître le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies André Simard. Il se questionne d’ailleurs à savoir si l’appétit pour aller de l’avant sera toujours au rendez-vous chez ses collègues, si l’exercice réalisé s’avère positif.
« Je ne jetterai pas la serviette avant d’avoir vu les résultats, mais je demeure convaincu qu’on serait très capable de réaliser ce regroupement à cinq. Seulement pour se payer le salaire d’un directeur général, à mon avis, une municipalité seule n’aura bientôt plus les moyens d’y arriver, si elle désire rester compétitive », cite-t-il en exemple.
Budget hypothétique
Les résultats attendus par les cinq municipalités de L’Islet-Nord tournent essentiellement autour d’un exercice budgétaire sur une année, si elles étaient toutes fusionnées. L’étude ne s’attarde pas à la réorganisation structurelle et organisationnelle qui découlerait de la création de cette nouvelle municipalité. « Dans l’optique où on irait de l’avant, c’est un comité transitoire, formé des maires, des directeurs généraux et d’un conseiller de chaque municipalité, qui se pencherait là-dessus », poursuit André Simard.
Certaines choses des anciennes municipalités demeureraient également. La dette de chacune d’entre elles, par exemple, ne serait pas absorbée par la nouvelle municipalité fusionnée. À titre d’exemple, seuls les citoyens de Saint-Roch-des-Aulnaies rembourseraient la dette liée au projet d’aqueduc et d’égout réalisé il y a une dizaine d’années, et cela, jusqu’à l’échéance du prêt actuel. « Ça nous a été confirmé par le MAMH lui-même, et c’est ce qui s’est vécu dans les grandes villes fusionnées ailleurs au Québec », précise le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies.
Tabous
Ce tabou tenace est souvent celui ressorti par les citoyens de petites municipalités qui s’opposent à une fusion municipale avec une plus grosse ville environnante. Benoît Pilotto, maire de Saint-Onésime-d’Ixworth, rapportait en point de presse que ce type de préoccupation avait été soulevé par certains de ses citoyens par rapport à La Pocatière, lorsque sa municipalité a décidé de joindre le projet d’étude de regroupement annoncé cette semaine dans l’ouest du Kamouraska.
À propos de cette annonce, André Simard avoue avoir été sollicité par le maire de La Pocatière, Vincent Bérubé, pour prendre part au projet d’étude. Engagé depuis près de deux ans dans la démarche en cours dans L’Islet-Nord, il se refuse à jouer sur deux tableaux. Convaincu que l’avenir est aux regroupements municipaux, il ne cache toutefois pas qu’il pourrait être tenté de regarder vers l’est, si rien n’aboutit dans L’Islet-Nord au terme de l’exercice actuel.
« Ce qu’on a entendu du MAMH, c’est que la problématique de main-d’œuvre devient de plus en plus intenable pour les municipalités, même près de gros centres urbains, ce qui fait que plusieurs projets d’étude comme le nôtre sont dans le collimateur. À plusieurs, c’est peut-être plus inhabituel ou plus difficile à réaliser, mais quand on regarde ce qui passe actuellement au Kamouraska, je me dis que si on a aidé à rendre tout ce processus moins tabou, c’est toujours au moins ça de gagné. »