Le dîner-conférence consacré à l’entrepreneuriat au féminin a été tenu devant une salle comble et paritaire, lors du Rendez-vous affaires 2022. Trois entrepreneures de Kamouraska-L’Islet ont aussi su inspirer les convives par leur discours et leurs réalisations professionnelles.
La tenue de ce dîner-conférence est venue en quelque sorte contrebalancer le déjeuner-conférence du matin, où le panel d’ex-politiciens invités était exclusivement masculin et issu de la famille conservatrice fédérale. Par sa présence, Pascale St-Onge, députée fédérale de Brome-Missisquoi, ministre canadienne des Sports et responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, a finalement porté la voix plus libérale et féminine de la journée.
« L’apport des femmes et des gens de la diversité est essentiel pour la croissance économique de demain. Il ne faut pas seulement rendre disponibles des programmes en soutien à l’entrepreneuriat féminin, mais aussi favoriser un contexte social favorable à l’épanouissement des femmes entrepreneures, entre autres par la création de places en garderie. Des gouvernements avec des conseils des ministres paritaires permettent ce genre de réflexion », a-t-elle déclaré.
Mme St-Onge était accompagnée d’Annick Bachand et de Marie-Chantale Viens – respectivement mère et fille –, de l’entreprise Malterre de Rivière-du-Loup qui commercialise des craquelins réalisés à partir de la drêche de microbrasserie, dans un esprit d’économie circulaire. Sévrine Labelle, PDG d’Evol, animait cette première portion du dîner-conférence. Son organisation a pour objectif de soutenir des entreprises à propriété diversifiée et inclusive, qui génèrent des impacts positifs alignés sur les objectifs de développement durable de l’ONU.
Entrepreneures de Kamouraska-L’Islet
La deuxième portion du dîner-conférence a été animée par Joseph Lucciola, coach en développement des affaires chez Evol. Elle réunissait Véronique Mariève Gosselin, directrice de l’École des entrepreneurs du Québec (EEQ), campus Bas-Saint-Laurent, Valérie Rancourt-Grenier, vice-présidente ressources humaines et marketing chez LG Cloutier, Pascale Pelletier, présidente-directrice générale de Textiles Gauvin (Zenima), et Stéphanie Poitras, directrice générale d’Aliments Asta.
Par son discours, Valérie Rancourt-Grenier a su démontrer comment son approche féminine a pu faire la différence dans un milieu essentiellement masculin. « Nous sommes la deuxième entreprise à recevoir une certification travail-famille, une usine où travaillent surtout des hommes. Je sais que j’ai fait une différence sur ce coup-là et ça me rend fière. »
Stéphanie Poitras et Pascale Pelletier ont quant à elles évoqué les défis de la COVID19, qui ont changé à jamais leur façon de travailler, mais dont les résultats sont plus que positifs. « Notre équipe est beaucoup plus soudée, aujourd’hui », a insisté Stéphanie Poitras. « On n’a été fermés que deux semaines, car on a réorienté notre production pour les CISSS et les écoles. Je suis fière de ce que nous avons réalisé, et ça me pousse à vouloir me dépasser encore plus », a confié Pascale Pelletier.
Sans s’être consultées, les trois entrepreneures de Kamouraska-L’Islet se sont aussi distinguées par des discours relativement similaires quant à l’importance qu’elles accordent au bien-être de leurs équipes de travail et à la valeur de transparence qui habite leur style de gestion, ce que Véronique Mariève Gosselin n’a pas manqué de relever. « C’est frappant de voir que les filles parlent de leurs équipes de travail en premier. C’est bien, mais il ne faut pas non plus s’oublier comme entrepreneur. Et nous, à l’EEQ, c’est pourquoi on fait de la santé mentale de nos entrepreneurs une priorité. Il ne faut jamais oublier le travail de l’humain derrière l’entreprise. »