Rien ne va plus du côté du conseil municipal alors que la division règne relativement à la reconversion du bâtiment de l’église et au Festival Fleurdelisé. D’un côté, on souhaite que l’église du village devienne un édifice à logements, et de l’autre, on croit davantage à une vocation artistique et culturelle pour le bâtiment en question. Même qu’en raison de cette dichotomie, la demande de commandite de 2500 $ du festival a définitivement été rejetée par quatre conseillers, mettant ainsi de l’huile sur le feu de cette pierre d’achoppement.
Le Festival Fleurdelisé s’est également vu refuser, par les mêmes quatre conseillers, de disposer de l’église du 22 juin au 22 juillet pour l’organisation de l’exposition Une magnifique désolation de l’artiste-peintre originaire du secteur, Jérémie Saint-Pierre — une exposition ayant été présentée au Musée des beaux-arts de Sherbrooke au cours de l’hiver 2024, et ayant attiré près de 5000 visiteurs.
Ce refus du conseil aurait donc privé le festival d’une autre somme de 11 400 $ provenant du Fonds de vitalisation de la MRC destiné aux villages défavorisés de L’Islet-Sud. En effet, pour obtenir ledit financement, le projet doit avoir l’assentiment du conseil municipal, ce qu’il n’a pu encore obtenir.
« Cet évènement d’un mois était la première étape vers l’établissement du Centre d’arts des hauts-pays, dont la salle principale, nommée salle Agathe-Pelletier, aurait eu comme mandat de présenter des évènements culturels et éducatifs en lien avec le théâtre, les arts visuels, le cinéma, ainsi que la musique traditionnelle québécoise. Deux expositions permanentes auraient également pris place à l’intérieur des murs du bâtiment au cours des prochaines années », a déclaré au Placoteux Samuel Saint-Pierre, président du Festival Fleurdelisé et initiateur du projet culturel pour la reconversion de l’église du village. À noter qu’il est aussi le fils du maire de l’endroit, Alphé Saint-Pierre.
Une pétition refusée par le conseil
Lors de la séance du conseil ayant eu lieu le lundi 3 juin dernier, Samuel Saint-Pierre a remis une pétition de 184 noms demandant au conseil la planification d’une consultation publique, et le cas échéant d’un référendum sur l’avenir du bâtiment de l’église, où s’affronteraient en somme le projet immobilier et celui du Centre d’arts des hauts-pays, mais cette requête fut également refusée.
« Sachant que le blocage de ce projet se situe au niveau municipal, et émane de deux élus municipaux qui entretiennent des visées immobilières pour le bâtiment de l’église, et ce, sans avoir consulté la population en général; en prenant en considération que le Festival Fleurdelisé s’est vu refuser une commandite de 2500 $ de la part de la Municipalité, une aide financière pourtant votée à l’intérieur de son budget […] et le refus des deux conseillers en question de déposer les documents en lien avec leur projet immobilier pour l’église, j’en appelle donc aux citoyens qui ont à cœur l’avenir de leur village, pour qu’ils se joignent à moi », a écrit Samuel Saint-Pierre dans une lettre envoyée le 8 mai dernier aux citoyens de Sainte-Félicité-de-L’Islet.
La police appelée en renfort
Lors des discussions entourant la pétition à la dernière séance du conseil, le ton a monté entre les parties, de sorte que le maire de l’endroit a demandé à la Sûreté du Québec d’intervenir auprès du conseiller Réjean Morneau, ayant déjà été, selon ses dires, averti à maintes reprises. Toutefois, étant incapables de se déplacer pour le moment, les forces de l’ordre ont néanmoins garanti leur présence lors de la prochaine réunion du conseil qui aura lieu au début de juillet. « Ce n’est pas la première fois que j’avertis le conseiller numéro 6 pour son manque de respect, son langage inapproprié, et ses attaques personnelles. En plus de son comportement inadéquat, tous les projets de la Municipalité sont bloqués en raison de son opposition systématique, notamment l’adhésion cette année aux Fleurons du Québec », a expliqué au Placoteux le maire de Sainte-Félicité-de-L’Islet lors d’un bref entretien téléphonique.
Contacté à son tour par le journal, le conseiller Réjean Morneau n’a pas souhaité commenter la situation, prétextant qu’il aime mieux régler ses affaires par lui-même. « Vous avez la version du maire, je me chargerai du reste à la prochaine séance du conseil », a-t-il dit laconiquement.
À noter que le Festival Fleurdelisé aura tout de même lieu, puisque l’organisateur a trouvé d’autres sources de financement pour le bon déroulement de l’évènement.