La mairesse de Sainte-Perpétue Céline Avoine a tenu à répondre au président de La Médiathèque Sébastien Ouellet. Dans un article paru récemment dans Le Placoteux, ce dernier stipulait que son OBNL n’avait reçu aucun soutien financier de la Municipalité.
Mme Avoine a fait parvenir au Placoteux une liste dans laquelle sont énumérés 13 dons effectués entre 2005 et 2019, allant de sommes octroyées pour l’administration générale, pour des réparations de l’Église ou même pour l’entretien du stationnement de celle-ci sous forme d’asphaltage ou de déneigement en saison hivernale. Le tout s’élève à 167 134,54 $ sur une période de 14 ans.
Or, ces dons ont tous été faits à la Fabrique de Sainte-Perpétue, mais pas à La Médiathèque l’Héritage L’Islet-Sud qui a été constituée officiellement en 2019 et qui occupe la majeure partie du bâtiment. L’OBNL a pour mission l’éducation à la culture et au patrimoine. Il entretient des relations étroites avec la Fabrique de Sainte-Perpétue, mais c’est cette dernière qui demeure propriétaire de l’église.
« Prétendre qu’on n’a rien fait, qu’on n’a rien donné, ce n’est pas correct. Oui, la raison sociale de La Médiathèque existe officiellement depuis 2019, mais tout ce que la Municipalité a donné à la Fabrique avant et qui a permis de maintenir ou d’améliorer l’église, l’OBNL en bénéficie aujourd’hui », a déclaré Mme Avoine.
Sébastien Ouellet reconnaît qu’un don de 4000 $ pour les paiements d’un architecte a été fait par la Municipalité, tel que rapporté dans les documents fournis par Céline Avoine. Il a permis de tracer les esquisses du réaménagement envisagé pour la nef notamment, mais La Médiathèque était à l’époque toujours qu’un comité ad hoc rattaché à la Fabrique, a-t-il rappelé.
Un don de 18 800 $, effectué encore là à la Fabrique de Sainte-Perpétue, a aussi été fait à la fin de 2019, ajoute le président. Cette somme a été octroyée pour la peinture extérieure de l’église, dit-il. La Municipalité indique plutôt l’attribution d’une somme de 14 666,66 $ versé en mars de la même année pour « la réparation de l’église ».
Mésententes
En entrevue téléphonique, Mme Avoine a indiqué au Placoteux que sa municipalité était très investie dans la phase 1 du projet de reconversion de l’église de Sainte-Perpétue, mais qu’elle avait pris depuis un pas de recul. Elle explique ce retrait par le fait que la rentabilité de l’ensemble du projet était jugée « questionnable », que des avenues plus rentables comme l’aménagement d’un columbarium avaient été écartées et parce que La Médiathèque venait dédoubler certains services déjà présents dans sa municipalité, comme l’ajout d’une salle de spectacle — alors qu’il y en a déjà deux — et une bibliothèque — alors qu’il en existe déjà une autre au Complexe Municipal.
Le président de La Médiathèque justifie la salle de spectacle et l’espace littératie comme étant des atouts régionaux, l’OBNL s’étant doté d’une mission à l’égard de tout L’Islet-Sud, et cela, comme en font foi les premières réflexions autour du projet, remontant aussi loin qu’à 2015 selon les documents consultés. Le projet a d’ailleurs peu évolué depuis, le columbarium y ressortant seulement comme une suggestion issue des consultations.
Il rappelle que la Municipalité envisageait même de déménager la bibliothèque dans l’église à cette époque, pour « avoir plus d’espace », comme en témoigne une résolution adoptée le 2 novembre 2015. « Notre plan d’affaires initial a été bâti autour de ça », précise Sébastien Ouellet.
Céline Avoine a mentionné qu’une mésentente sur le lieu où devait être localisée la bibliothèque au sein de l’église explique pourquoi la Municipalité a changé d’idée, préférant ainsi la garder au Complexe municipal. La Médiathèque prévoit toujours aménager son espace littératie au sein de la nef, alors que la Municipalité aurait préféré qu’il soit localisé dans la sacristie, permettant la poursuite du culte dans la nef, malgré les recommandations contraires de l’architecte, reconnaît la mairesse.
« On s’inquiétait aussi pour le sort de nos bénévoles, à la suite du déménagement. La résolution a été annulée. Il y avait une très bonne volonté de la Municipalité, au départ, mais on ne s’est pas senti écouté par la suite. Au final, on a l’impression qu’on était vu comme des pourvoyeurs. Nous avons respecté tous nos engagements financiers relatifs à la première phase (rénovation extérieure) et on s’est depuis retiré du projet », a-t-elle conclu.