Élus et personnalités notables de la région de Saint-Hyacinthe ont uni leur voix pour remercier le ministre de l’Agriculture André Lamontagne d’avoir choisi Saint-Hyacinthe pour accueillir le siège social de la future ITAQ. Au total, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir apposé leur signature à cette lettre publiée par La vie agricole.
Le maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil, la préfète de la MRC des Maskoutains Francine Morin et le député bloquiste Simon-Pierre Savard-Tremblay sont du nombre des élus qui figure parmi les signataires de cette lettre adressée à André Lamontagne. Ils ont tenu à le féliciter de sa réforme de l’ITA qui, en devenant l’ITAQ, disposera de la même latitude et de la même indépendance qu’un cégep en n’étant plus imbriqué dans l’organigramme ministériel du MAPAQ.
Ils ont également remercié le ministre d’avoir choisi Saint-Hyacinthe comme campus d’accueil du futur siège social. Des arguments concernant la tradition agricole « plus que centenaire » de la ville sont aussi énumérés, arguments historiques qu’élus de la région et de l’opposition à Québec ont également fait valoir au sujet de La Pocatière.
« En plus d’accueillir une très large part du millier d’étudiants que comptent les deux campus de l’Institut, Saint-Hyacinthe est le cœur de la plus importante zone de production agroalimentaire au Québec qui s’étend sur plusieurs régions administratives et qui compte, à elle seule, plus de la moitié des activités agricoles et du PIB bioalimentaire de la province », peut-on lire.
Ils ajoutent que la région de Saint-Hyacinthe souhaite établir une zone d’innovation en agroalimentaire et vétérinaire, projet « qui servira l’innovation de la filière pour tout le territoire québécois […] notamment en […] R et D de la part des entreprises privées du secteur qui ont été nombreuses à y signifier leur appui ».
« Ainsi, il nous apparait que l’ensemble des choix que vous avez faits en regard de la mise en place du nouvel ITAQ ont tenu pour compte l’intérêt global de l’Institut, de ses deux grandes installations et de la vitalité des régions qu’elle dessert », disent-ils, ajoutant être disposés à collaborer avec le ministre et le MAPAQ pour « consolider le développement de l’ITAQ et le positionnement de Saint-Hyacinthe et de La Pocatière comme grands pôles nationaux de formation agroalimentaire ».
Bernard Généreux sur le pied de guerre
Le député fédéral de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup a aussi ajouté sa voix aux autres élus de la région pour dénoncer la situation de l’établissement du siège social de l’ITAQ à Saint-Hyacinthe plutôt qu’à La Pocatière. Dans une lettre adressée au premier ministre François Legault il a indiqué que cette décision était « une sentence lourde de conséquences ».
« Une des nombreuses retombées de la présence de la direction générale de l’ITAQ à La Pocatière aurait été précisément la collaboration très étroite de cette entité lors de la création du Centre de développement bioalimentaire du Québec. […] Est-ce que le CDBQ, pour ne nommer que celui-là, aurait vu le jour à La Pocatière si la direction générale de l’établissement avait été basée à Saint-Hyacinthe ? », a-t-il écrit, poursuivant avoir maintenant des doutes plus que sérieux quant à l’avenir de l’ITA de La Pocatière.
En entrevue à La Quotidienne de La vie agricole, en réaction à cette décision du gouvernement Legault, Bernard Généreux a mentionné que la région « l’a échappé » et qu’il s’inclut « là-dedans », même s’il est à la base député fédéral et qu’il ne s’agit pas de son « enjeu ». « Localement, on aurait dû faire des représentations. Il y a un signal d’alarme qui aurait dû être allumé beaucoup plus de bonne heure », estimant que le leadership dans ce dossier aurait dû venir du bureau de la députée provinciale Marie-Eve Proulx, actuellement « en arrêt de travail quelques semaines », a-t-il indiqué.