Durant ses cinq ans à la tête de Co-éco, Solange Morneau a profondément transformé l’organisme dédié à la gestion des matières résiduelles et à l’éducation environnementale. Celle qui avait initialement accepté un contrat temporaire s’est retrouvée au cœur d’un mandat qui l’a captivée au point de prolonger son engagement.
« J’avais dit que je voulais faire des petits contrats après la politique, mais Co-éco est devenu une passion », explique-t-elle avec enthousiasme. Sous sa direction, Co-éco a renforcé son impact dans la région, notamment à travers le développement et la modernisation des écocentres. Elle souligne avec fierté la rénovation de l’écocentre de Rivière-du-Loup, et la création de structures au Kamouraska et dans Les Basques. « L’idée était de rendre ces lieux intuitifs et accessibles, pour encourager la population à participer pleinement à la gestion des déchets », ajoute Mme Morneau.
L’augmentation de la fréquentation des écocentres, aujourd’hui chiffrée à environ 40 000 visites annuelles, témoigne de l’efficacité de son travail de sensibilisation. Malgré ces réussites, elle estime que la popularisation de ces services reste un défi majeur, notamment auprès de ceux qui ne les utilisent pas encore. « Tout repose sur la sensibilisation. Il faut constamment éduquer et motiver les citoyens. »
Des initiatives visionnaires
Mme Morneau a également contribué à divers projets novateurs tels que la promotion de la déconstruction au lieu de la démolition, permettant de recycler une grande partie des matériaux de construction. Cette démarche, bien qu’encore embryonnaire dans la région, est devenue un sujet central pour Co-éco. « Le jour où la déconstruction sera imposée, les gains pour la planète seront considérables », soutient-elle.
Elle a aussi laissé sa marque dans la gestion du plastique agricole, en travaillant à structurer cette filière souvent négligée. Grâce à la création d’un comité régional, Co-éco a réussi à encadrer et à optimiser le recyclage de ces plastiques en collaboration avec des organismes désignés.
Solange Morneau quitte l’organisme avec un souhait : voir davantage de jardins de pluie dans la région. Ces systèmes permettent de récupérer et de réutiliser l’eau pluviale pour divers usages, réduisant ainsi la pression sur les ressources en eau potable. « C’est une solution simple et efficace qui mérite d’être adoptée largement », conclut celle qui se considère privilégiée d’avoir travaillé avec une équipe aussi engagée. « Je pars le cœur léger, sachant que l’organisme est entre de bonnes mains. »
Une codirection prometteuse pour Co-éco
Avec le départ de Solange Morneau, deux nouvelles figures prennent les rênes de Co-éco : Ophélie Deschamps-Lévesque et Philippe Bigonnesse. Ces codirecteurs apportent une complémentarité qui promet de maintenir l’élan de l’organisme.
Mme Deschamps-Lévesque, qui travaille chez Co-éco depuis six ans, s’est d’abord jointe à l’équipe comme conseillère en gestion des matières résiduelles. « J’avais vu cet organisme comme un endroit naturel pour faire avancer ma carrière dans un domaine qui me passionne », raconte-t-elle. Philippe Bigonnesse, quant à lui, a intégré l’organisme il y a deux ans, après un passage en Estrie, motivé par un désir de s’établir dans la région.
La codirection s’est imposée comme une évidence. « Nous avons des horaires et des engagements différents, mais cette structure nous permet d’allier nos forces », explique Philippe Bigonnesse.
Une répartition stratégique
Le duo a établi une répartition claire de ses responsabilités. Philippe Bigonnesse se concentre sur la gestion des écocentres, tandis qu’Ophélie Deschamps-Lévesque supervise les services au bureau. Cette collaboration harmonieuse leur permet de répondre efficacement aux besoins croissants de la population en matière d’environnement.
« Les écocentres doivent évoluer en fonction des nouvelles réglementations, tout en restant accessibles et intuitifs pour les citoyens », explique M. Bigonnesse. De son côté, Mme Deschamps-Lévesque met l’accent sur l’éducation relative à l’environnement, et sur le soutien aux municipalités pour leurs plans climatiques.
Les codirecteurs envisagent déjà des projets ambitieux. Parmi eux, la vulgarisation scientifique grâce à des ateliers comme la fresque du climat, qui simplifie les enjeux climatiques pour le grand public. « Nous voulons être un acteur clé dans l’éducation environnementale et l’accompagnement des municipalités », souligne Mme Deschamps-Lévesque.
Leur vision inclut également le développement de nouvelles structures pour répondre aux besoins changeants des citoyens. « Les écocentres doivent devenir des lieux de réemploi incontournables, où les matériaux trouvent une seconde vie », affirme M. Bigonnesse.
Un second souffle pour divers objets
Les boutiques des écocentres, véritables trésors cachés, offrent une seconde vie à une multitude d’objets. Que ce soit des meubles légèrement abîmés, des matériaux de construction inutilisés, ou des appareils fonctionnels, ces espaces regorgent de ressources récupérées. Les équipes des écocentres travaillent méticuleusement pour trier, réparer et présenter ces articles à prix modique, permettant ainsi aux citoyens de réduire leur empreinte écologique tout en réalisant des économies. « Les boutiques sont devenues un lieu incontournable pour les artistes, bricoleurs et passionnés de récupération », explique Philippe Bigonnesse.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, visant à réduire les déchets tout en favorisant le réemploi local. Les visiteurs peuvent y dénicher des trouvailles inattendues, allant d’un sac de golf complet à des pots de peinture encore utilisables. À Rivière-du-Loup, un bâtiment entier est dédié à cette activité, accueillant un flux constant de citoyens désireux de donner une nouvelle utilité à des objets destinés autrement à l’enfouissement. Cette formule, qui combine écologie et économie, illustre parfaitement la mission des écocentres de sensibiliser la population tout en répondant à des besoins concrets.
L’héritage de Solange Morneau
Les nouveaux dirigeants s’accordent pour dire que Solange Morneau leur a laissé un organisme solide et crédible. « Elle a su nous inspirer par son énergie et sa passion pour l’environnement. Nous allons poursuivre dans cette voie tout en apportant notre propre vision », conclut Mme Deschamps-Lévesque.
Avec une équipe déterminée et des projets innovants, Co-éco s’engage dans une nouvelle ère, prête à relever les défis environnementaux de demain.