Soutien financier de 56 M$ pour assurer l’avenir de l’usine d’Alstom à La Pocatière

De gauche à droite : Sylvain Hudon, maire de La Pocatière ; Marie-Eve Proulx, députée de Côte-du-Sud et ministre déléguée au développement économique régional ; et Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska. Photo : Maxime Paradis.

Un investissement de 80 M$ sera fait à l’usine d’Alstom à La Pocatière afin d’en moderniser les installations. De cette somme, le gouvernement du Québec octroie un prêt de 50 M$ à la multinationale.

Ce prêt « avec pardon », tel que qualifié par le ministre de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon, signifie qu’il se convertira en subvention si Alstom respecte une garantie minimale de 400 emplois à son usine de La Pocatière d’ici 2026 et 350 pour la période 2026-2029. Autrement, un taux d’intérêt s’appliquera pour le remboursement.

Alstom engage quant à elle une somme de 25 M$ ce qui fait passer l’investissement total à un peu plus de 80 M$. La modernisation doit débuter dès avril et consiste principalement à l’achat d’équipements, certains liés à l’automatisation et la robotisation, avec pour objectif d’augmenter la productivité et la compétitivité de l’usine de La Pocatière. Ces investissements permettront de consolider des emplois à l’usine de La Pocatière et de permettre à celle-ci d’aller chercher sa part de gâteaux de contrats actuellement réalisés ailleurs dans le monde, à faibles coûts.

Pierre Fitzgibbon a déclaré que l’environnement dans lequel le gouvernement du Québec consentait aujourd’hui ce prêt à Alstom était différent des aides financières octroyées par les gouvernements précédents, à ce qui était jadis l’entreprise Bombardier Transport. Alstom a fourni suffisamment de garanties à son gouvernement quant à son intérêt de faire du Québec un chef de file nord-américain dans le train durable, ne serait-ce que par l’implantation de son siège social des Amériques à Montréal et la création de son centre d’excellence pour l’ingénierie et le design.

« Le désir d’Alstom est de bâtir sur La Pocatière parce que l’expertise qui est ici est unique. On estime que le soutien de 56 M$ pour assurer un minimum d’emploi est un investissement excessivement porteur pour le Québec », a-t-il déclaré.

Emplois

Malgré ces investissements, l’usine de La Pocatière passera à une centaine d’employés d’ici la fin de l’année 2021, si rien ne change. Les séquences de mises à pied débuteront aussitôt le travail terminé sur les contrats Azur (Montréal) et Metrolinx (Toronto). L’entreprise emploie actuellement près de 420 personnes à ses installations de La Pocatière.

Le directeur général matériel roulant et composantes pour les Amériques Daniel Van der Wee indiquait toutefois que cette centaine d’emplois serait soutenue au moins jusqu’à la deuxième moitié de 2022. Un contrat pour le New Jersey et autre pour le SkyTrain de Vancouver devrait permettre de remontrer progressivement autour de 400 employés d’ici la fin de la prochaine année.

De l’avis de Claude Michaud, président du Syndicat des employés de l’usine de La Pocatière, cette annonce conjointe réalisée par le gouvernement et Alstom permet aux employés de se projeter vers un horizon plus lointain. Il s’agit sans contredit de la meilleure annonce à laquelle il a eu la chance d’assister depuis celle concernant le prolongement du contrat Azur il y a quelques années.

« Encore là, Azur c’était un prolongement pour 18 mois, alors que là on parle de travail jusqu’en 2029. Après des années à réagir à des pertes de contrats, on sent vraiment qu’on peut commencer à envisager l’avenir à l’usine de La Pocatière. »