S’outiller pour faire une différence en matière de lutte contre la pauvreté et ses préjugés

Christian Dubé, coordonnateur de l’ADDS Kamouraska; Renaud Bussières, chargé de projet; Audrey Charest, agente de développement social Alliance pour la solidarité/Secteur Est Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Le 14 septembre dernier, à Rimouski, une Trousse d’outils pour lutter contre les préjugés liés à la pauvreté a été lancée par le comité Lutte aux préjugés Bas-Saint-Laurent. Celle-ci a été conçue afin que chacun, peu importe son contexte, puisse faire une différence en matière de lutte à la pauvreté.

La loi québécoise visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale a récemment célébré ses 20 ans d’existence. Bien que l’on puisse affirmer que cette loi-cadre est un gain pour la société, plusieurs reconnaissent aussi qu’après deux décennies, les avancés en la matière sont plutôt maigres.

Au moment où la loi a été ratifiée, certains proclamèrent que l’on pourrait aussi bien, tant qu’à y être, faire une loi contre la pluie. Cette ironie laisse entendre que la pauvreté serait un phénomène normal, naturel, qu’il y en a toujours eu et que cela ne changera pas de sitôt.

Cette croyance, et plusieurs autres dans la même veine, font partie du « pourquoi » la lutte à la pauvreté progresse peu au Québec.

Par exemple, il est facile de croire que si une personne se retrouve en situation de pauvreté, cela doit être de sa faute.

Cela est compréhensible, puisque nous aimons dire que notre condition est le fruit de notre labeur. Pourtant, il y a aussi un ensemble de facteurs économiques et sociaux qui affectent nos vies sur lesquels, individuellement, nous avons très peu de contrôle.

Prenons le coût de la vie qui tend actuellement à augmenter : cela nous appauvrit, mais peut — on dire que cela est de notre faute, individuellement?

Ce constat révèle que si l’on veut véritablement agir sur les causes de la pauvreté, ce n’est pas tant auprès des individus que l’on doit intervenir, mais bien sûr les systèmes de protections sociales et l’organisation de la société dans son ensemble.

Cette brève entrée en matière fait ressortir deux points importants quant au problème de la pauvreté : les préjugés et la mécompréhension empêchent de lutter efficacement; si on veut agir contre la pauvreté, c’est aux paliers de gouvernement les plus élevés que l’on a le plus d’impact.

En réponse à cela, le comité Lutte aux préjugés Bas-Saint-Laurent, un rassemblement de partenaires issues d’organismes publics et communautaires de la région, vient de lancer un nouvel outil pour soutenir la lutte contre la pauvreté et ses préjugés.

Plus qu’un outil, il s’agit en fait d’une Trousse d’outils, et cela vient avec un manuel. Cette Trousse, dont le lancement officiel a eu lieu le 14 septembre dernier à Rimouski, sera diffusée dans divers milieux bas-laurentiens où l’on risque de côtoyer la pauvreté.

Tous peuvent aussi la consulter librement sur le site web du comité, lutteauxprejugesbsl.org. Cette trousse peut être utile à toute personne, professionnelle ou non, voulant faire une différence en matière sensibilisation et de lutte contre la pauvreté.

Que vous soyez élu, gestionnaire, intervenant ou simple citoyen, cette trousse a été conçue afin que chacun puisse y trouver des ressources et outils adaptés à son propre contexte.

Source : Comité Lutte aux préjugés Bas-Saint-Laurent