Les voyages forment la jeunesse, mais dans les deux dernières années, la pandémie a eu tendance à les défaire. À 27 ans, Marie-Laurence Martin a décidé de s’en tenir qu’au proverbe original et de faire fi du « mais pandémique ». En novembre dernier, elle a plié bagage pour près de trois mois, l’appel de la liberté étant plus fort que tout. Destination : deux pays du sud de l’Asie.
La pandémie aurait pu la freiner, mais clairement, cela n’a jamais été le cas pour Marie-Laurence Martin. La jeune femme originaire de La Pocatière, mais qui habite aujourd’hui Québec, a commencé à planifier son voyage un an avant son départ, alors que le monde vivait une deuxième vague de la COVID-19 particulièrement éprouvante.
« La seule contrainte que j’ai prise en considération dans ma planification, c’était les restrictions d’entrée dans les pays à cause de la COVID-19. Dans mon plan initial, je devais me rendre en Thaïlande. Les conditions d’entrées m’ont finalement fait changer d’idée », raconte-t-elle.
L’attention de Marie-Laurence s’est donc retournée vers le Sri Lanka, cette île au large de l’Inde qui sur le plan de la nature, de la culture et de la spiritualité lui donnait l’impression d’être en quelque sorte cette Thaïlande à laquelle elle devait renoncer. Après un mois là-bas, elle gagnerait ensuite le Népal au cœur de l’Himalaya, où une retraite de méditation l’attendait avant de fournir quelques jours de bénévolat dans une école pour enfants défavorisés.
Besoin de liberté
Dans les deux années qui ont précédé son départ, le 11 novembre dernier, Marie-Laurence Martin avoue qu’elle avait que le mot liberté qui lui pendait au bout des lèvres. Plus qu’un mot, elle en parle aujourd’hui comme d’une valeur fondamentale, la plus importante dans sa vie. S’évader réellement, vivre ce déracinement complet était la meilleure façon pour elle de s’en rapprocher.
Outre quelques vacances dans des tout-inclus, elle n’avait jamais fait non plus ce qu’elle se permet d’appeler aujourd’hui un voyage, sauf une fois où elle avait marché un mois sur les chemins de Compostelle en Espagne. « C’était très différent de ce que je fais actuellement. Pour Compostelle, j’étais plus seule avec moi-même et l’itinéraire était déjà tout tracé. Plusieurs personnes le font depuis longtemps, donc c’est plutôt bien organisé. »
Partir comme elle l’a fait Sri Lanka, ne sachant pas ce qui l’attendait dans deux jours, car tout se décidait la veille, il s’agissait là d’une première pour Marie-Laurence Martin. Et loin de la dérouter, c’est plutôt l’émerveillement face aux possibilités qui s’offraient à elle qui l’a habitée durant tout son séjour là-bas.
Tour en montgolfière, flânage sur la plage, repas aux restaurants, coucher à l’auberge de jeunesse, tous les ingrédients étaient réunis pour susciter les rencontres et mettre Marie-Laurence en contact avec le monde et la culture locale. L’expérience qu’elle a vécue et les liens qu’elle a noués avec des amis sri-lankais d’une part, mais également polonais, l’enrichit encore aujourd’hui.
« Laisser tout ça derrière moi pour gagner le Népal a été un petit choc, je dirais. Le changement de température, laisser derrière moi les gens que je venais de rencontrer, je me suis demandé dans les premiers jours : “Mais qu’est-ce que je viens faire ici ?” »
Une retraite méditative de 10 jours, dans le silence complet, a finalement permis à Marie-Laurence de bien atterrir au Népal, dans les jours qui ont suivi son arrivée. Elle s’est mise également à repenser à ses proches dont la plupart habitent toujours La Pocatière et ce qu’elle compte faire à son retour au pays. Ira-t-elle travailler comme intervenante en toxicomanie dans un organisme communautaire, par exemple, elle qui a complété un certificat en dépendance avant de partir en voyage ? Ou se dirigera-t-elle vers la restauration, un domaine qui l’interpelle et lui donne le sentiment qu’elle serait plus libre de pouvoir voyager comme elle l’entend ?
Son retour n’est pas encore prévu avant le 25 février. D’ici là, elle anime des ateliers d’art au sein de l’école pour enfants défavorisés où elle fait actuellement du bénévolat et elle commencera sous peu à offrir quelques cours de français et d’anglais à certains enseignants. Avant de rentrer, elle visitera bien sûr le Népal, ce qu’elle n’a pas eu encore le temps de faire en raison de ses obligations.
« En partant quelques mois comme ça, j’avais le goût de découvrir le monde, être dépaysée, vivre de nouvelles expériences, être confrontée. Tout ça est arrivé et ça m’a permis de mieux me découvrir moi-même. En étant en contact avec les autres, ça réveille des choses en moi, ça permet de mieux m’observer et de m’améliorer. Le contact humain me nourrit et ça me donne le goût de repartir dans le futur, car je suis sûre qu’il y a d’autres belles aventures qui m’attendent au détour. »