Technologies et champignons… une association qui peut sembler improbable pour plusieurs d’entre vous… Et pourtant, ces produits et procédés industriels intégrant les champignons sont bien réels, prometteurs et en plein développement ici-même au Kamouraska.
Que sont les mycotechnologies exactement ?
Les champignons ont beaucoup plus à offrir que leur potentiel gastronomique. En effet, rappelez-vous que la pénicilline, un médicament courant et important dans le monde médical, provient d’un champignon ! Certaines vertus des champignons sont démontrées pour la santé et beaucoup de recherches se poursuivent sur le sujet (vertus anticancer, traitement de la dépression, etc.).
La dégradation ou l’accumulation de contaminants et l’épuration des milieux sont également des services écologiques que peuvent nous rendre les champignons. On parlera donc des potentiels de mycoremédiation. Bien que l’efficacité de ces procédés de décontamination du sol, de l’eau ou de matière soit démontrée, ils sont encore peu utilisés par les firmes en environnement. Pourquoi ne pas s’attarder aux enjeux de contamination locaux (traitement des boues, filtration autour des bassins de traitements des eaux ou des rivières qui passent en milieu agricole) en mettant en application ces méthodes ?
Les champignons ont également la capacité d’agglomérer des particules permettant de produire toutes sortes d’objets que l’on appelle mycomatériaux. Une autre mycotechnologie à fort potentiel commercial. Panneaux isolants ou insonorisants, mousses ou cuirs à base de champignons ; presque tout est possible! Imaginez des matériaux de remplacement pour les styromousses, plastiques et autres cartons cirés, par des alternatives complètement écologiques et biodégradables à base de champignons ! Les champignons peuvent également produire des pigments, colorants, colles, solvants, enzymes, etc. Les mycomatériaux sont déjà commercialisés dans plusieurs pays, mais peu au Québec. C’est une excellente stratégie de vouloir accélérer la recherche et l’entrepreneuriat dans ce domaine ici-même, dans notre région.
Devenir un territoire d’accueil pour les entreprises en mycotechnologie
En effet, c’est l’une des orientations du Kamouraska Mycologique de devenir un territoire d’application pour les mycotechnologies ainsi qu’un territoire d’accueil pour les entreprises qui les commercialiseront. Pour l’instant, à part la multinationale Premier tech dont l’usine de production de mycorhizes utiles en agriculture est à La Pocatière, aucune entreprise de chez nous ne commercialise ces produits ou des procédés qui utilisent les champignons.
Joueur majeur dans ce domaine, Biopterre – Cenre de développement des bioproduits, a développé toute une expertise pour accompagner les entreprises dans ce domaine. En plus, le CCTT termine actuellement la mise en route de son MycoHub à Saint-Pascal qui propose des équipements de recherche et de production semi-indutrielle pour produire les mycotechnologies. Une offre unique en Amérique du Nord ! Donc, en alliant l’appui technique et la recherche et développement aux autres incitatifs offerts par les partenaires de l’écosystème local, on développe un environnement favorable pour accueillir les entreprises en mycotechnologie ici, au Kamouraksa. En effet, l’accessibilité à des locaux ou à des terrains industriels, l’accès aux différents financements dont le Programme de soutien aux projets mycologiques de la MRC de Kamouraska, ainsi que l’aide toujours pertinente des conseillers en entrepreneuriat de la MRC de Kamouraska et de la SADC de Kamouraska, sont tous des incitatifs qui seront mis en valeur pour accélérer l’entrepreneuriat dans ce domaine.
Ces efforts sont garants d’un avenir innovant, distinctif et profitable pour l’ensemble de la région.
Collaboration : Pascale G. Malenfant