Lors du colloque annuel réunissant les acteurs de l’industrie touristique du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup, la pénurie de main-d’œuvre a été la vedette du jour, preuve que l’impact sur les entreprises est majeur.
Le directeur du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme Xavier Gret a fait état de ce que plusieurs intervenants savaient déjà : les recettes sont amputées par le manque de personnel, qui a des impacts sur tous les plans.
Devant une salle qui partageait les mêmes défis, Xavier Gret a mentionné quelques actions pour aider à faire face à la crise. Il a souligné que des comités de travail étaient en place pour des bassins de travailleurs à explorer ; Premières Nations, clientèle judiciarisée, personne en situation de handicap et les 55 ans et plus. Dans ce dernier cas, « on n’est pas sur des comités de la FADOQ et il faut l’être. On doit aussi mettre sur nos affiches que les retraités sont bienvenus », a dit M. Gret.
Il a aussi été question d’immigration avec les travailleurs temporaires. Quelques allègements apportés récemment permettent par exemple d’embaucher désormais 30 % de main-d’œuvre étrangère alors que ce taux était fixé à 10 % l’an dernier.
Xavier Gret a mentionné l’existence de projets-pilotes structurés qui devraient prendre de l’ampleur, soit le jumelage de deux entreprises saisonnières, une d’hiver et l’autre d’été. L’employé travaille donc à l’année dans les deux entreprises et ne fait pas de chômage. Certaines initiatives se font en ce sens par-ci par-là, mais le Québec gagnerait à structurer le tout, affirme-t-il.
Marché du travail
L’économiste régional à la direction régionale de Services Québec, Alexandre Gauthier Belzile, a pour sa part fait le tour de l’état du marché du travail. Il indiquait qu’actuellement on compte un ratio de dix personnes qui quittent pour la retraite pour six personnes qui peuvent les remplacer.
Des signes encourageants au niveau de la migration de population montrent que depuis deux ans il y a plus d’habitants dans la région et que les 0-14 ans, particulièrement, sont à la hausse, ce qui signifie que ce sont des familles qui s’installent ici. Il a confirmé le transfert de travailleurs des deux dernières années soit une baisse d’employés dans les secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et une augmentation en santé, le tout attribuable à la pandémie.
Le taux de postes vacants dans la région était avant 2018 d’environ 1000 à 2000 postes par trimestre, nombre qui a augmenté à 6000 au 3e trimestre de 2021. Finalement, on constate que les 15-19 ans sont de plus en plus actifs sur le marché du travail.